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Affaires françaises

Que devient Guy Georges, le "tueur de l'est parisien"?

Alors qu'il peut formuler des demandes de remise en liberté depuis mars 2020, le criminel est toujours incarcéré à la prison d'Enisheim.

Malgré les années qui se sont écoulées depuis sa condamnation, le parcours criminel du "tueur de l'est parisien" reste dans toutes les mémoires. En 2001, Guy Georges a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d'une peine de 22 ans de sûreté pour le viol suivi du meurtre de sept femmes entre 1991 et 1997.

Cela fait maintenant 22 ans qu'il est emprisonné à la maison centrale d'Enisheim, dans le Haut-Rhin.

Obéissant à des pulsions, il s'en prenait à ses victimes en pleine nuit dans des endroits discrets, après les avoir repérées et suivies. Après les avoir ligotées et bâillonnées, il les déshabillait et les violait, puis il les tuait en leur infligeant des coups de couteau au niveau de la gorge.

Un long parcours criminel

Abandonné par ses parents, Guy Georges grandit en Anjou dans une famille d'accueil après avoir été pris en charge par la DDASS. C'est d'ailleurs dans cette région que débute son parcours criminel, puisqu'il est condamné pour la première fois en 1980 pour plusieurs agressions.

L'année suivante, libre, il part s'installer à Paris où il viole plusieurs femmes et les laisse pour mortes après avoir tenté de les tuer. Il sera jugé pour des faits de cette nature en 1985 et écope de 10 ans de prison. Entre 1991 - où il bénéficie d'un régime de semi-liberté - et 1997, il s'en prend à sept femmes différentes.

Malgré un mode opératoire identifiable, les autorités tardent à se rendre compte que les viols recensés à cette période sont commis par une seule et même personne. Il faudra attendre 1997 avant que la police ne l'arrête pour de bon, comme le raconte le film L'Affaire SK1, sorti en 2017.

"Il est très gentil, très poli"

Si le criminel ne fait à présent plus parler de lui, toujours incarcéré à la prison d'Enisheim, son nom est ressorti dans l'actualité il y a quelques mois, associé à celui d'un autre meurtrier français connu: celui de Jonathann Daval, condamné pour avoir tué sa compagne Alexia Daval en 2017.

À l'occasion de la sortie de son livre Moi, maman de Jonathann, la mère de ce dernier a en effet évoqué l'amitié de son fils avec Guy Georges, incarcéré au sein du même établissement pénitentiaire. Invitée sur RTL, elle déclare n'être "pas inquiète du tout" quant à ses fréquentations, ajoutant qu'il "s'entend très bien" avec le tueur de l'est parisien.

"Je ne m'attendais pas à cela", explique-t-elle au micro de nos confrères. "Il [Guy Georges] vient nous dire 'bonjour', il est très gentil, très poli. (...) Il a sûrement changé en prison, parce qu'ils changent tous là-bas, ils redeviennent calmes."

Des propos qu'elle a réitérés récemment, dans une interview à Gala. "Guy Georges vient également nous saluer quand on visite Jonathann. De ce que j’en ai vu, je ne peux rien lui reprocher car il ne m’a rien fait à moi."

"Je ne sortirai jamais de prison"

La condamnation de Guy Georges à la perpétuité assortie d'une peine de 22 ans de sûreté lui interdisait de formuler des demandes de remise en liberté pendant cette période.

À comprendre: le criminel a eu l'autorisation d'adresser des demandes de remise en liberté au Juge des libertés et de la détention dès le mois de mars 2020. Cependant, il avait lui-même affirmé lors de son procès qu'il ne comptait pas sortir de prison. "Je ne sortirai jamais de prison. Vous pouvez être tranquilles", avait-il déclaré en s'adressant aux familles des victimes. Pour l'heure, Guy Georges a tenu sa promesse.

Elisa Fernandez