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Faites entrer l accusé

Faites entrer l'accusé: Jean-Pierre Deulin, un agriculteur soupçonné d'avoir tué sa compagne

Ce dimanche 4 septembre, l'émission Faites entrer l'accusé revient sur l'affaire Jean-Pierre Deulin. Cet agriculteur appelle les gendarmes pour expliquer que sa femme Janine s'est suicidée dans le lit conjugal à Maroilles, en 1987. Mais les gendarmes le soupçonnent d'avoir tué sa compagne.

Des étendues de verdure, des pâtures ou encore des fermes composent le paysage de Maroilles, une ville dans le Nord. Jean-Pierre Deulin et sa femme Janine sont propriétaires d'une ferme dans ce secteur. Ce samedi 20 juin 1987, les enfants ne sont pas là, ils sont chez leurs grands-parents.

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Alors que le couple dort, un bruit retentit, c'est un coup de feu. Jean-Pierre Deulin se réveille en sursaut, et constate que sa femme Janine s'est tuée d'une balle en pleine tête. Alors, l'homme décide de se rendre chez ses parents. Ils appelent le médecin de garde du village.

C'est cette histoire que vous allez pouvoir découvrir dans "Faites entrer l'accusé", sur RMC Story, ce dimanche, à partir de 21h.

Les gendarmes ne sont pas prévenus de suite du suicide

Quelques minutes plus tard, ce professionnel est au pied du lit du couple. En examinant, le corps de la défunte, il ne remarque pas de traces de coups, ni même d'hématomes, et conclut à la thèse du suicide. Détail troublant, les gendarmes n'ont toujours pas été prévenus de cet incident.

Sous le coup de la colère, Jean-Pierre Deulin s'empare de la carabine, l'arme dont s'est servie sa femme pour se tuer, et la fracasse sur le sol. De son côté, la famille décide de faire le ménage sur le lieu du drame, et de nettoyer les traces de sang.

Puis, le mari se recouche, et se lève à 7h00 pour s'occuper de ses bêtes. A 9h00, l'homme décide de prévenir les gendarmes du suicide de sa compagne. Ils se rendent sur place, et sont déconcertés par la propreté de la scène du drame. Pour eux, c'est un meurtre camouflé. Des rumeurs circulent dans le village et les gendarmes le soupçonnent de la mort de sa femme.

Même si le corps de Janine Deulin a été envoyé à la morgue pour un examen médical externe, une messe d'enterrement est faite à son intention. A l'église, tout le monde attend le veuf. Mais celui-ci a disparu et reste introuvable. Au même moment, la gendarmerie reçoit un appel, une automobiliste signale un accident près de Saint-Aubin.

Dans la voiture accidentée se trouve un homme grièvement blessé. Rapidement, son identité est dévoilée, il s'agit de Jean-Pierre Deulin. Dans sa poche, un mot est retrouvé où est écrit dessus "j'ai tué ma femme". Pour les gendarmes, ces lignes résonnent comme des aveux.

Jean-Pierre Deulin change de version

Le 24 juin, ils filent à l'hôpital pour interroger l'homme. Auprès d'eux, le mari réitère ses propos. Sa femme voulait partir avec un autre homme, et plutôt que de la voir s'en aller, il décide de la tuer. Juste après, ce dernier se rend chez ses parents et leur annonce que sa femme s'est suicidée. Quatre jours après le drame, le mari est inculpé pour assassinat.

L’instruction débute. Mais un rebondissement survient le 2 juillet 1987. La juge décide de voir Jean-Pierre Deulin à l'hôpital, et il revient sur ses déclarations, et apporte une nouvelle version.

Tous deux sont exploitants agricoles. Lui est né le 8 décembre 1950, et a grandi dans la même maison familiale. A l'école et au lycée, il se montre assez discret. Jean-Pierre Deulin obtient son diplôme et continue dans la même lancée familiale: être agriculteur.

L'homme fréquente les bals de village, et fait la rencontre de Janine, sa future femme. Elle vit à quelques kilomètres de Maroilles, c'est aussi une fille d'agriculteur. Les deux sortent ensemble, avant de se marier trois ans plus tard. Deux garçons naissent de leur union. Ce couple ne s'accorde pas de vacances, et consacre tout leur temps aux exploitations agricoles. Janine s'occupe de faire tourner leur affaire, et quant à son mari, il est oisif.

L'accusé est acquitté

Au cours de l'instruction, des expertises sont mandatées, mais des résultats différents émergent. Des résultats utilisés par la défense pour étayer la thèse du suicide, et faire acquitter Jean-Pierre Deulin.

Le 18 janvier 1990, l'homme comparaît devant la cour d’assises de Douai. A l'époque, le jugement d'assises est sans appel. Pour son avocat, c’est quitte ou double.

Après deux jours de procès, le verdict tombe. Jean-Pierre Deulin est acquitté après avoir passé deux ans et huit mois en prison. L'homme ne s'est pas remarié, il est revenu dans sa ville et ne l'a plus jamais quitté.

L'épisode de Faites entrer l'accusé est à retrouver sur RMC Story ce dimanche 4 septembre, puis en replay sur RMC BFM Play.

Marine Lemesle