Faites entrer l'accusé: mystérieux meurtres en série chez des motards

Le corps de Jean-François André est retrouvé non loin de son domicile le 8 août 2003. Véritable figure dans le monde des bikers, sa mort a eu des conséquences étonnantes.

Chez les bikers, on ne parle pas. Pour eux, l'amitié, c'est à la vie, à la mort. Ce dimanche, l'émission "Faites entrer l'accusé" revient sur l'affaire Jean-François André, un motard retrouvé mort, le 8 août 2003, à Anneyron, près de son domicile dans la Drôme (Auvergne-Rhône-Alpes).

Faites entrer l'accusé: les gangs de bikers s'affrontent jusqu'à la mort

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Depuis deux jours, la femme et la fille de Jean-François André s'inquiètent de ne pas avoir de nouvelle de lui. Le 6 août au soir, ses amis motards l'ont vu quitter leur QG, le bar RN7, au guidon de sa Harley Davidson. Ce qui inquiète ses proches, c'est que ce n'est pas à son habitude de ne pas donner signe de vie. Il était notamment à cheval sur la ponctualité.

Après avoir tenté de retrouver sa trace, ses proches décident de prévenir la gendarmerie. Sur le chemin du retour, sa femme passe le long d'un champ de maïs et remarque que quelque chose brille. En s'arrêtant, elle découvre le corps de son mari, étendu dans le champ. Le temps que les secours arrivent, toute la bande de motards et amis de l'homme, se sont regroupés autour du corps. Ils viennent soutenir la femme de leur chef du groupe de bikers de la région.

Une querelle de gangs de bikers

Très énervés par la mort de leur leader, les bikers sont prêts à mener leur propre enquête pour en découdre avec l'auteur de ce meurtre. Mais les enquêteurs tentent de les tenir à distance pour ne pas qu'ils fassent justice eux-mêmes.

Une enquête est ouverte et l'autopsie montre qu'il a été abattu de deux balles. Les premières investigations révèlent que Jean-François est tombé dans un guet-apens. Pour en apprendre un peu plus sur la victime, les enquêteurs interrogent les membres de son club de motos.

Surnommé "La Pie" par ses proches, Jean-François était le chef du club de motards "MC Drôme" et avait fondé le premier club de bikers "Outlaws" de France. Mais les gendarmes n'en apprendront pas beaucoup plus. Le code d'honneur des bikers est de ne pas parler, mais d'agir. Ils n'ont donc pas l'intention de collaborer avec les enquêteurs, mais bien de résoudre l'enquête eux-mêmes.

Une série de meurtres sème le trouble

Son club a pour principal rival un autre club de bikers, filial des célèbres "Hells Angels", connus pour avoir des problèmes avec la loi. Ils voient d'un très mauvais œil le nouveau club de Jean-François et les deux groupes deviennent officiellement clubs ennemis.

Les enquêteurs s'intéressent donc à sa vie personnelle et découvrent qu'il s'était disputé avec l'un de ses amis, Michel Di-Bacco, quelques jours avant sa mort. Leur querelle serait issue d'une histoire de femme. Ses proches précisent que Jean-François sortait armé depuis ce moment-là. Pourtant, l'homme qui devient le principal suspect a un alibi en béton le soir du meurtre.

S'ensuit une série de meurtres chez les bikers. Le 13 avril 2008, Gérald Crouzet est retrouvé mort dans sa voiture. Trois mois plus tard, le 29 juillet 2008, Michel Di-Bacco est également abattu devant son bar. Les investigations révèlent que les deux meurtres sont liés. Le 20 février 2009, c'est au tour de Marc Népote-Cit, un ami de Michel, d'être porté disparu.

Les doutes des enquêteurs se tournent alors vers une personne que toutes les victimes fréquentaient: Honoré Zanchi, l'un des meilleurs amis de Jean-François dont la valeur de l'amitié était très forte. Au moment des meurtres, il venait tout juste de sortir de prison. Il est donc placé sur écoute. Mais cela ne donnera rien.

Pourtant, un procès s'est tenu pour tenter de prouver son implication dans la série de meurtres. Si aucune preuve concrète n'a pu révéler qu'il était l'auteur des meurtres, le témoignage d'une routière va le condamner. Elle explique qu'il se serait vanté d'avoir vengé son ami. Il sera condamné à la prison à perpétuité. L'homme fait appel en mars 2014 et est finalement condamné à 30 ans.

Le meurtre de Jean-François Albert reste donc toujours non élucidé.

Retrouvez l'épisode consacré à cette affaire ce dimanche sur RMC Story, puis en replay sur la plateforme RMC BFM Play.

Alix Mancel