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Cold Cases

46 ans après, la disparition du petit Yves Bert à la sortie de son école reste un mystère

Le petit Yves Bert a disparu le 3 février 1977 devant l'école Mazenod à Lyon.

Le petit Yves Bert a disparu le 3 février 1977 devant l'école Mazenod à Lyon. - Google Street View

Le petit garçon devait rejoindre son frère en sortant de l'école le 3 février 1977 lorsqu'il a disparu. Il s'agit de l'un des plus vieux cold cases français.

Des décennies se sont écoulées sans que l'on retrouve la moindre trace d'Yves Bert. Le petit garçon s'est évaporé en 1977, à l'âge de 6 ans, en sortant de l'école à Lyon, alors qu'il devait rejoindre son frère. Malgré la mobilisation et les appels à témoins lancés par sa mère, il a donné son nom à l'un des plus vieux cold cases français.

Chaque soir, Yannick Bert attend son petit frère à la sortie de l'école Mazenod. Ce soir du 3 février ne déroge donc pas à la règle. Mais lorsque leur mère, Thérèse Deleuze, passe récupérer ses fils comme à son habitude devant l'établissement, elle est surprise de n'y trouver que son aîné. Le petit garçon aux cheveux blonds et bouclés manque à l'appel.

"Nous habitions non loin de là à l'époque, rue Paul-Bert à Lyon. Mais là quand je suis arrivée, Yannick était seul", racontait-elle au Parisien en 2017.

Fugue ou enlèvement?

Panique générale dans la petite école, fouillée de fond en comble. "À l'école, toutes les classes ont été visitées car il aurait pu s'y cacher", relate Thérèse Deleuze. "Mais non, il n'y avait rien. On a fait le tour des parents qui auraient pu accueillir ce soir-là Yves. Mais il n'était nulle part."

Chose étrange: des témoins l'ont bien vu sortir de l'école avec les autres élèves en rang par deux, main dans la main avec une petite fille. Celle-ci, en apercevant sa mère, lui a lâché la main. Ensuite, nul ne sait ce qu'est devenu Yves.

"Je pense que si quelqu'un venait le voir très gentiment pour lui dire 'il pleut, viens je vais te raccompagner', il le suivrait. Je demande à la personne qui a pris l'enfant qu'il n'y aura aucune plainte de déposée contre elle", appelait Thérèse Deleuze au micro de RTL, moins d'une semaine après la disparition de son fils.

Les parents du petit garçon décident vers 18 heures d'alerter la police. On leur répond qu'il s'agit vraisemblablement d'une fugue.

"J'aimerais avoir une réponse"

Dans le quartier, un comité de soutien se mobilise pour fouiller les caves alentours, au cas où Yves serait retenu prisonnier, raconte Le Progrès. Des affiches sont même placardées sur les murs de la ville et des appels à témoins sont lancés. Les enquêteurs et les proches reçoivent des lettres anonymes, mais toutes les informations indiquées se révèlent fausses.

Dix mois après la disparition, les parents reçoivent un autre courrier, déclarant que leur fils est vivant et en bonne santé. "À l'intérieur de cette lettre, il y a des renseignements très personnels qui laissent à penser que cette personne nous connaît", racontait alors le père, Jacques, toujours au micro de RTL.

Mais l'auteur de la lettre ne se manifeste plus, et la piste est abandonnée au profit de celle de l'accident ou de l'enlèvement.

Afin que l'on n'oublie pas la disparition de son fils, Thérèse Deleuze a pendant de longues années continué de témoigner dans les médias. "Pendant des années, on n’a pas lâché. Je me suis exprimée dans les journaux, à la radio mais ça n’a jamais rien donné…"

"J'aimerais avoir une réponse", poursuit-elle auprès de nos confrères. "Avec les années, la douleur ne s’atténue pas. Avec un corps, on se fait à l’idée. Mais là, on n’a jamais rien eu." Presque 46 ans plus tard, elle n'en sait "pas plus qu’au premier jour".

Elisa Fernandez