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Serge Le Petit, une mort toujours mystérieuse 50 ans après

Landemer, dans la Manche (image d'illustration)

Landemer, dans la Manche (image d'illustration) - HaguardDuNord / Wikimédia

Dimanche 2 novembre 1969, le corps de Serge Le Petit est retrouvé sur le bord de mer, près de La Hague. La mort du lycéen intrigue toujours les habitants qui n’ont jamais su ce qui lui était arrivé.

C’est une affaire qui n’a toujours pas révélé ses secrets. Le dimanche 2 novembre 1969, le corps du lycéen Serge Le Petit a été retrouvé par deux passants, à Landemer, dans la Manche. Ils décident de prévenir immédiatement les secours et les gendarmes qui arrivent rapidement sur les lieux. En arrivant sur place, les gendarmes découvrent le corps du jeune homme allongé sur le dos, les mains croisées, les yeux ouverts avec une balle dans le crâne qui semble avoir tiré à bout portant. Une enquête est ouverte pour tenter de comprendre ce qui est arrivé à l'adolescent de 16 ans.

“Je suis parti, mais je reviendrai d’ici quelques années… Peut-être”

Des fouilles sont organisées sur le lieu du crime. Les enquêteurs retrouvent un sac près de sa dépouille. Dedans, il y a des cigares hollandais, un plan de la ville de Paris, une lampe électrique, une paire de chaussures, un sandwich, un carnet de change de monnaie, une banane, et 240 francs. Son passeport, retrouvé sur place, permet aux gendarmes d'identifier le corps comme étant celui de Serge Le Petit, un adolescent vivant à Cherbourg. Une autopsie est réalisée à l’hôpital et confirme qu’il est bien mort d’une balle dans la tête.

L’enquête conduit les gendarmes au domicile familial où le jeune homme vivait. Ce week-end là, il était seul car ses parents étaient partis passer quelques jours en Bretagne. Dans la chambre de la victime, les enquêteurs font des trouvailles inquiétantes. Serge Le Petit avait fait une valise qu’il n’a pas emmené avec lui et a laissé un mot à ses parents. Dessus, il est écrit:

“Ne vous affolez pas, je suis parti, mais je reviendrai d’ici quelques années… Peut-être… Quand vous lirez cette lettre, je serai sans doute loin de France. Ne vous inquiétez pas, j’aurai rapidement de l’argent et je vous en prie, ne me faites pas rechercher”.

Une relation amoureuse avec une Russe à l’origine de sa disparition?

Sur plusieurs cahiers d’école, les enquêteurs voient apparaître le prénom de Marina entouré de cœurs. Les gendarmes se mettent à la recherche de cette jeune fille et découvrent qu’il s’agit d’une Russe que le jeune homme a rencontré en juillet 1969, quatre mois avant sa mort. Serge Le Petit avait fait un voyage en Union soviétique avec d’autres étudiants quand il est tombé amoureux de Marina, qu’il a rencontrée dans un café. Une relation mal vue par ses parents en raison de la guerre froide qui opposait les pays respectifs des deux amoureux.

De nombreuses pistes sont étudiées, mais aucune ne va porter ses fruits. Tous les services de police, gendarmerie, ou encore sécurité navale de la région se relaient pour mener des investigations. Mais au lieu de faire avancer l’enquête, la multiplication des intervenants va empêcher d’aboutir à la vérité. 53 ans après, sa mort est toujours une énigme pour les habitants de la région qui ont été ébranlés par cette mort mystérieuse.

Alix Mancel