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Tuée pour de l'argent? Le meurtre de Lucie Valin il y a 25 ans toujours non élucidé

Lucie Valin a été tuée à son domicile de Dompierre-sur-Mer, le 11 février 1998.

Lucie Valin a été tuée à son domicile de Dompierre-sur-Mer, le 11 février 1998. - Google Street View

La retraitée de 83 ans avait été tuée chez elle, près de La Rochelle, le 11 février 1998. Depuis, un suspect a été identifié mais un non-lieu a été rendu.

Des empreintes de chaussures de la marque Nike, taille 45. C'est la seule trace exploitable que le meurtrier de Lucie Valin a laissée derrière lui sur la scène de crime, il y a 25 ans. Le 11 février 1998, la retraitée de 83 ans était violemment tuée à son domicile de Dompierre-sur-Mer, non loin de La Rochelle en Charente-Maritime. Depuis, le meurtre n'a jamais été résolu.

C'est l'une de ses voisines qui retrouve son corps. La victime a été frappée à plusieurs reprises, puis égorgée par ses agresseurs. L'arme du crime: un couteau de cuisine retrouvé sur les lieux, mais sur lequel aucune empreinte digitale n'a pu être prélevée.

3000 francs retirés après le meurtre

Quelques heures après le crime, les relevés bancaires de Lucie Valin indiquent que 3000 francs ont été retirés avec sa carte depuis un distributeur dans le centre-ville de La Rochelle. De quoi orienter les enquêteurs sur la piste d'un vol de carte bleue qui a mal tourné.

"Comme ils ont réalisé que ce qu'ils avaient fait était hautement répréhensible, ils ont supprimé la victime qui était en même temps le témoin", estimait auprès de France Bleu il y a quelques années le neveu de la victime Claudy Valin, également avocat de la famille.

Selon lui, le ou les malfaiteurs ont sûrement forcé la retraitée à leur donner son code de carte bleue, avant de la tuer en l'égorgeant. "Ce dont je suis sûr, c'est qu'elle était du genre à tenir tête à son ou ses agresseurs", déclarait encore en 2015 Claudy Valin, cette fois auprès de Sud-Ouest.

Un suspect identifié... puis relâché

Sans trace d'ADN ni témoins, les enquêteurs exploitent le seul indice à leur disposition: les empreintes de chaussures. Ils retrouvent le modèle de la paire de baskets, et lancent des investigations dans toute la France pour tenter de retrouver une personne possédant ces chaussures qui aurait pu être présente dans les environs de Dompierre-sur-Mer au moment du meurtre.

Et après maints efforts, un suspect est identifié: il s'agit de Jean-François D., un jeune homme de 24 ans qui se trouvait dans les environs de La Rochelle début février 1998. Interpellé en Ariège, il sera interrogé, mais une expertise déclare qu'il ne s'agit pas des bonnes chaussures, raconte encore Sud-Ouest. Il est finalement relâché.

Pourtant, un an plus tard, un témoignage le met de nouveau en cause dans le dossier du meurtre de Lucie Valin: un couple affirme l'avoir croisé dans un centre d'accueil de La Rochelle, en train de nettoyer la fameuse paire de baskets.

25 ans de questions

Jean-François D. est mis en examen un temps avant qu'un non-lieu ne soit finalement rendu en 2004: deux des trois expertises au dossier disent que les chaussures qu'il détient ne correspondent pas à celles qui ont été identifiées sur la scène de crime.

Cinq ans plus tard, rapportent de France Bleu, le parquet tente à nouveau de trouver des indices probants. Les vêtements de la victime ainsi qu'une lettre de Scrabble et un mégot retrouvés sur la scène de crime à l'époque sont analysés, mais ces recherches ne donnent rien.

"À l'époque, on ne recherche pas l'ADN. On en est encore à relever des empreintes, mais des empreintes tellement brouillées puisque les gendarmes, de bonne volonté sans doute, ont mis leurs mains partout, leurs pieds partout...", raconte Claudy Valin auprès de nos confrères.

Convaincus que Jean-François D. était bien coupable dans l'affaire, les proches de Lucie Valin espèrent encore obtenir des réponses sur le meurtre de la retraitée. L'affaire, elle, n'est pas encore prescrite et pourrait connaître un soubresaut si les enquêteurs mettent la main sur l'auteur des faits.

Elisa Fernandez