L'histoire vraie derrière... la série "The Staircase", disponible sur MyCanal
La série The Staircase sur MyCanal est adaptée de l'affaire Michael Peterson. - MyCanal
C'est un fait divers qui a fasciné les États-Unis: un écrivain reconnu, qui a des aspirations politiques, accusé du meurtre de sa femme, retrouvée morte aux pieds des escaliers de leur maison. Après un documentaire réalisé par deux Français en 2004, c'est une série qui retrace l'histoire de cet homme qui n'a jamais cessé de clamer son innocence.
Dans The Staircase, réalisée par Antonio Campos, Colin Firth incarne donc Michael Peterson, suspect numéro dans l'enquête sur la mort de Kathleen Peterson, son épouse, interprétée dans les huit épisodes qui composent la série par l'actrice Toni Collette.
Il faut revenir en 2001 pour comprendre les racines d'une affaire bien réelle qui fascinera le public pendant de longues années. Cette année-là, le 9 décembre, Michael Peterson, auteur à succès et père de quatre enfants souhaitant se lancer dans la politique locale, contacte les secours en pleine nuit pour leur dire qu'il vient de trouver sa femme inanimée au pied des escaliers de leur maison de Durham, en Caroline du Nord.
Mais l'intervention des pompiers n'y fera rien: Kathleen Peterson, 48 ans, meurt de ses blessures.
Rapidement, les soupçons des autorités se tournent vers l'écrivain, notamment parce qu'il est le dernier à avoir vu sa femme avant sa mort, mais aussi parce que de nombreuses lésions suspectes sont retrouvées sur le corps.
Suspect numéro 1
Même si Michael Peterson n'a de cesse de clamer son innocence, affirmant que sa femme est accidentellement tombée dans les escaliers en allant se coucher, les autorités lui trouvent un mobile, imaginant que la victime a découvert la bisexualité de son mari en tombant sur des images sur son ordinateur, et que ce dernier l'a tuée au cours d'une dispute à ce sujet, ce soir-là.
Une fois l'orientation sexuelle du suspect numéro 1 rendue publique, certains membres de la famille, notamment les sœurs de Kathleen Peterson, s'alignent sur la théorie de la police et décident de ne plus soutenir l'écrivain.
Et la réputation que traîne Michael Peterson n'arrange rien: connu pour être très critique des systèmes judiciaire et politique de Durham, l'homme, vétéran de la guerre du Vietnam, ne fait pas l'unanimité en Caroline du Nord.
Aussitôt, son profil et son passé sont minutieusement décortiqués par les enquêteurs, qui tentent d'y trouver une faille. Au cours des investigations, il sera notamment rappelé une autre mort suspecte dans son sillage, celle d'une voisine et amie retrouvée morte en 1985... au pied de ses escaliers, rappelle Libération. De nouvelles analyses avaient été conduites, sans rien révéler.
Condamné puis relâché, mais pas innocenté
Au terme d'un procès très médiatisé, Michael Peterson est condamné à la réclusion criminelle à perpétuité, reconnu coupable du meurtre, le 10 octobre 2003. Malgré des tentatives de recours, l'écrivain et sa défense échouent à provoquer l'organisation d'un nouveau procès.
Pourtant, l'opinion publique continue d'être fascinée par l'affaire. Il est notamment question, en 2009, d'une nouvelle hypothèse pour expliquer la mort de Kathleen Peterson et les nombreuses blessures constatées sur son corps: selon des experts, il est possible que la quadragénaire ait été attaquée par une chouette qui aurait provoqué sa chute dans l'escalier.
Il faudra attendre 2011 pour que la justice rebatte les cartes alors que le principal accusateur de Michael Peterson se voit pointé du doigt pour des fraudes dans certains dossiers criminels. À la suite de cette découverte, un juge a donc prononcé la libération conditionnelle de l'écrivain.
Depuis, ce dernier, qui reste néanmoins toujours considéré comme un criminel, a écrit en 2019 un livre, Behind the staircase, dans lequel il expose son point de vue. Aujourd'hui âgé de 80 ans, il milite toujours avec l'aide d'un comité de soutien pour que l'affaire soit jugée à nouveau.
