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L’histoire vraie derrière… le film “Les Blessures assassines”

Christine et Léa Papin

Christine et Léa Papin - Wikimédia

Les Blessures assassines est un film réalisé par Jean-Pierre Denis, sorti en 2000 au cinéma. Ce long-métrage, qui vaudra un César à l’actrice Sylvie Testud, revient sur l’histoire des sœurs Papin.

ALERTE SPOILER: Si vous n’avez pas vu le film Les Blessures assassines, l’article ci-dessous dévoile des éléments importants de l’intrigue.

Elles n'étaient pas si modèles. Les Blessures assassines, réalisé par Jean-Pierre Denis, sorti en salles 2022, raconte l’histoire de deux sœurs qui exercent le métier de servantes auprès de riches familles. En 1927, elles intègrent le domicile d'une famille de notables, au Mans. Si au départ, les deux sœurs sont vues comme des domestiques parfaites, elles vont montrer un nouveau visage.

Après six années passées au service de cette famille, les deux soeurs vont tuer leur patronne et sa fille, en 1933. Pourtant, rien ne permettra d’établir un mobile et de comprendre les motivations des deux sœurs. Dans ce film les soeurs sont interprétées par Sylvie Testud et Julie-Marie Parmentier. Ce rôle vaudra d’ailleurs le César du meilleur espoir féminin à l’actrice française Sylvie Testud.

Les Blessures assassines, affiche du film
Les Blessures assassines, affiche du film © Allociné

Un visage différent

Ces deux sœurs tueuses ont bel et bien existé. En avril 1926, le couple Lancelin décide d’embaucher de nouveaux domestiques pour entretenir leur maison située au Mans. C’est comme ça qu’ils font la rencontre des sœurs Papin. Christine est engagée en tant que cuisinière, alors que Léa travaille comme femme de chambre. Les règles de la maison sont strictes et les deux filles vont être la cible de réprimandes de la part de leur patronne.

Elles n’avaient, entre autres, le droit de parler à personne, à l’exception de leurs patrons. A deux reprises, Léa sera d’ailleurs punie par madame Lancelin pour avoir laissé tomber par erreur des morceaux de papiers de la corbeille et des bouts de pain. Pourtant, les deux sœurs se plaisent au sein de cette maison et voient en madame Lancelin, la mère qu’elles n’ont jamais eue.

Christine et Léa Papin
Christine et Léa Papin © Wikimédia

Mais le visage des douces et serviables domestiques va changer le jeudi 2 février 1933. Ce jour-là, Christine fait du repassage quand le fer tombe en panne et provoque une panne de courant dans la maison. Elle décide de prévenir sa patronne du problème qu'elle rencontre pour poursuivre le repassage, quand une bagarre éclate entre les deux femmes. Christine aurait alors dit à sa petite sœur Léa d’arracher un œil à madame Lancelin.

Les deux sœurs arrachent alors les deux yeux de leur patronne, ainsi que ceux de sa fille, âgée de 21 ans. Léa aurait ensuite récupéré un couteau et un marteau et les deux sœurs se seraient ensuite acharnées sur les deux femmes jusqu’à ce qu’elles meurent.

En rentrant chez lui, le père de famille Lancelin découvre avec effroi le corps de sa femme et de sa fille. Les deux soeurs, elles, s'étaient cachées dans leur lit, et avouent immédiatement le double meurtre. Leur procès s’est ouvert le 28 septembre 1933 au tribunal du Mans. L’enjeu de ce procès est de déterminer si elles sont responsables de leurs actes. Selon l’expert psychiatre Pierre Schutzenberger, Christine présentait des troubles psychologiques qui pourraient expliquer son geste, et Léa, sa petite sœur, souffrait de l’emprise de sa sœur, ce qui l’a poussé à exécuter ses ordres.

Finalement, Christine est condamnée à mort, et Léa a dix ans de travaux forcés. Le 22 janvier 1934, le président Albert Lebrun décidera finalement de gracier Christine la condamnant aux travaux forcés à perpétuité. Elle décédera cinq mois plus tard en prison après avoir sombré dans la schizophrénie et avoir cessé de se nourrir.

Alix Mancel