RMC Crime
Films et séries criminels

L’histoire vraie derrière… le film "The Girl Next Door"

Gertrude Baniszewski

Gertrude Baniszewski - Wikimédia

The Girl Next Door est un film réalisé par Gregory M.Wilson, sorti en 2007 au cinéma. Inspiré du roman de Jack Ketchum, ce film est avant tout tiré d’une histoire vraie: celle de Gertrude Baniszewski.

Si vous n’avez pas vu le film The Girl Next Door, l’article ci-dessous dévoile des éléments importants de l’intrigue.

The Girl Next Door est un thriller américain réalisé par Gregory M.Wilson, sorti en salle le 3 octobre 2007. Ce long-métrage, adapté du livre de Jack Ketchum publié en 1989, raconte l’histoire de deux sœurs placées chez leur tante à la suite de la mort tragique de leurs parents, dans un accident de voiture, en 1958.

Les deux filles, Meg et Susan, deviennent rapidement le souffre-douleur de leur tante, Ruth Chandler, alcoolique et mentalement instable. Leur quotidien va devenir un enfer. Insultes, coups, tortures, abus sexuels... Leur tante va leur infliger les pires sévices, aidée de ses fils et d'autres enfants du quartier. L’aînée des deux sœurs, Meg, va être la cible principale de sa tante, qui finira par la tuer.

Affiche du film "The Girl Next Door"
Affiche du film "The Girl Next Door" © Allociné

Victime des pires sévices

Cette terrible affaire est malheureusement tirée d’une histoire vraie. Celle des sœurs Likens, et de leur bourreau, Gertrude Baniszewski. Cette femme originaire de l’Indiana, aux États-Unis, vit seule avec ses huit enfants. En juillet 1965, ils sympathisent avec deux jeunes filles, Sylvia et Jenny Likens, âgées de 16 et 15 ans.

Filles d’un couple de forains, leurs parents remarquent qu’elles s’entendent bien avec cette famille et que Gertrude Baniszewski semble bien s’occuper de ses enfants. Ils décident donc de proposer à la mère de famille de les garder pour 20 dollars par semaine. Ils y voient une opportunité pour elles d’avoir une vie plus stable pendant qu'eux parcourent le pays. Gertrude Baniszewski accepte cette proposition et c’est comme ça que Sylvia et Jenny emménagent chez elle.

Si au début, la mère de famille semble très gentille et douce, son nouveau visage ne va pas tarder à apparaître. Dès la première semaine, les parents Likens ne peuvent pas payer les 20 dollars, ce qui va plonger Gertrude dans une violente colère. C’est la première fois qu’elle frappe les deux filles. Le début de l’enfer commence pour Sylvia, l’aînée des deux sœurs.

À partir du mois d’août 1965, les tortures s'enchaînent. Gertrude prive de nourriture Sylvia, lui casse le poignet, la pousse dans l’escalier, la brûle avec ses cigarettes, la frappe dans les parties génitales, lui enfonce des objets dans son vagin et finit par la faire dormir à la cave avec les animaux de la famille.

Rapidement, les enfants de cette famille et ceux du quartier se mettent aussi à infliger des sévices à la jeune fille, encouragés par la mère de famille. Elle racontait à tout le monde que Sylvia avait eu des rapports sexuels avec un jeune homme et qu’elle était tombée enceinte de lui, ce qui était totalement faux. Elle finit même par scarifier le ventre de la jeune fille en gravant dans sa peau "je suis une prostituée et fière de l’être".

Sévices infligés à Sylvia Likens
Sévices infligés à Sylvia Likens © Crime Scene Photo/ Wikimédia

Morte sous les coups

Le voisinage de cette famille était au courant des sévices subis par Sylvia Likens, mais ne disait rien. Son bourreau avait fini par déscolariser la jeune fille pour ne pas que ses professeurs voient les traces de coups sur son corps. En octobre 1965, une assistante sociale finit par se rendre au domicile, surnommé par les journalistes la "maison de l’enfer", après avoir reçu un appel anonyme relatant les maltraitances.

Elle se rend sur place, mais ne parvient pas à voir la jeune fille: Gertrude lui explique qu'elle se prostituait, qu'elle avait une mauvaise influence pour ses enfants qu'elle lui avait donc demandé de quitter la maison. En réalité, Sylvia agonisait à la cave.

Le 21 octobre, la mère de famille ordonne à trois de ses enfants d’attacher la jeune fille à son lit. Très affaiblie, elle est la plupart du temps inconsciente. Gertrude décide d’élaborer un plan avec ses enfants pour se débarrasser d’elle: elle compte laisser son corps dans une décharge pour la laisser mourir.

Jenny, la petite sœur de Sylvia, entend le plan et décide de s’enfuir avec elle, mais Gertrude réussit à les arrêter. Le 24 octobre, la marâtre bat une nouvelle fois Sylvia à la tête avec un manche à balais pendant de longues minutes. Elle demande ensuite à ses fils de la laver. Ils se rendent compte que la jeune fille ne respire plus. Paniqués, ils appellent la police.

Gertrude Baniszewski lors de son procès
Gertrude Baniszewski lors de son procès © Press photographer Joe Young / Wikimédia

Gertrude et ses enfants sont arrêtés et inculpés pour "meurtre", d’autres enfants du voisinage sont également accusés. La mère de famille est condamnée à la prison à perpétuité, mais sort finalement après 18 ans de réclusion criminelle.

L’autopsie du corps de Sylvia a montré la violence des sévices qu’elle avait endurés. Son vagin était notamment coupé et brûlé, et de nombreuses traces de coups, de lésions et d’ecchymoses prouvaient l’intensité des violences qu’elle a subi.

Alix Mancel