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"On sait que c'est un serial killer": les confidences de l'ex-commissaire Martine Monteil dans "Flic Stories"

Découvrez le nouveau podcast de BFM Radio, "Flic Stories".

Découvrez le nouveau podcast de BFM Radio, "Flic Stories". - BFMTV

Elle résout sa première enquête à l'âge de 26 ans, alors qu'elle n'est que stagiaire à la Police judiciaire. Martine Monteil raconte comment elle est devenue la première femme commissaire à devenir préfète.

Dans ce troisième épisode de "Flic Stories", podcast de BFMTV, l'ancienne directrice de la Brigade criminelle Martine Monteil revient à son tour sur les moments marquants de sa carrière et les affaires qui l'ont marquée. À commencer par l'attentat du 3 décembre 1996 à la station de RER de Port-Royal à Paris, où elle a donné rendez-vous au consultant défense de BFMTV, Guillaume Farde.

"On fait face à une scène de crime absolument terrible. (...) On recherche le cratère, où est le coeur de l'explosion. On entre dans la rame avec tous ces pauvres gens qui sont morts, éviscérés... C'est une scène très très dure", se rappelle-t-elle.

À ce moment-là, Martine Monteil a déjà 20 ans de carrière derrière elle et est passée entre autres par la Brigade des Stups et par la "Crim'". Elle sera aussi la première femme commissaire à devenir préfète.

"L'étrangleur des parkings"

Elle résout sa première affaire criminelle alors qu'elle n'est que stagiaire à la Police judiciaire, à l'âge de 26 ans. "C'était une fille qui avait été étranglée dans son parking. Je vais fouiner dans tous les casiers judiciaires... Et vite, il y en a une autre, puis une tentative, etc... Les filles sont étranglées toutes de la même façon", raconte encore Martine Monteil. Un individu finit par être interpellé, mais refuse d'avouer.

"J'ai dit à l'inspecteur qu'on pourrait peut-être lui donner un sandwich et manger avec lui. (...) Dans son porte-feuille, je vois la photo d'un petit garçon. Je lui montre, et il s'anime. Je lui demande si c'est son fils, il me dit 'oui'."

Elle négocie avec le mis en cause pour qu'il avoue s'il veut voir sa peine allégée. "Contre toute attente, il se lâche complètement et donne tous les détails. Il balance tout!"

L'arrestation de Madame Claude

Lorsqu'elle est à la Brigade des Stups, elle procède même à l'interpellation de Françoise Sagan, qui faisait état dans les médias de son usage de canabis. "Ce qui nous intéressait, c'était son dealer." L'écrivaine la suit jusqu'au Quai des Orfèvres, est interrogée, puis est raccompagnée par des policiers en toute discrétion.

Alors que l'information fuite dans la presse, Françoise Sagan se retourne contre Martine Monteil, qui lui assure que ça ne vient pas d'elle. "Je l'avais vraiment en travers", raconte-t-elle aujourd'hui.

Plus tard, elle intègre la Brigade de répression du proxénétisme, et se mettra notamment sur les traces de la célèbre Madame Claude. "Elle a eu ses heures de gloire de 1957 à 1977. Elle avait 'ses filles' et 'ses garçons', c'est-à-dire ses clients, du Chah d'Iran au PDG de Fiat. En 1977, elle prend la poudre d'escampette aux Etats-Unis."

À son retour, elle recrée un réseau de manière discrète. Elle finit par être interpellée en 1992 et sera enfin emprisonnée. "C'était quand même un personnage", commente-t-elle.

L'emblématique traque de Guy Georges

En 1996, Martine Monteil prend la tête de la Brigade criminelle. Bien vite, un énorme dossier fait son arrivée sur son bureau: celui de Guy Georges, le tueur de l'est parisien. À l'époque, ce ne sont encore que plusieurs affaires de meurtre non résolues. Mais elle a déjà la conviction qu'il s'agit d'un tueur en série.

"Il est clair qu'on y pense fortement. (...) Il repérait une victime, entrait dans son domicile puis la déshabillait et la ligotait. Après, il procédait à son exécution, de façon très rituelle", rappelle-t-elle.

Au terme d'une longue traque, Guy Georges finira par être interpellé grâce à des recoupements de traces ADN retrouvées sur les scènes de crime. En montant les marches du 36 Quai des Orfèvres, "il baisse le regard". "Plusieurs groupes étaient saisis sur cette affaire. C'est le fruit d'un travail formidable de toutes ces équipes", conclut-elle.

Elisa Fernandez