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"Savoir monter dans les bons trains": de la BRI au RAID, Jean-Louis Fiamenghi se confie dans "Flic Stories"

Découvrez le nouveau podcast de BFM Radio, "Flic Stories".

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Au coeur du premier épisode de "Flic Stories", Jean-Louis Fiamenghi revient sur son parcours dans le milieu de la police et sur les affaires qui ont marqué sa carrière, de Jacques Mesrine à Yvan Colonna.

Dans ce nouveau podcast de BFM Radio, des policiers, CRS, membres de la BAC, agents du renseignement et bien d'autres racontent les affaires qui les ont marqué et leur quotidien en tant que flics.

Au coeur du premier épisode, l'ex-numéro 1 du RAID Jean-Louis Fiamenghi évoque ses débuts dans la police et la manière dont il est, peu à peu, monté en grade. Le jour de l'enregistrement, il est en avance, une habitude qu'il a pris dans le cadre de son métier, dit-il. Rien ne le prédestinait à devenir policier.

"Je suis entré un peu par hasard dans le domaine policier. Je voulais être journaliste et j'ai suivi une formation pour être preneur de son", se rappelle-t-il.

Mais un jour, dans le métro, il rencontre une connaissance qui l'incite à entrer dans la police à l'occasion d'un vague de recrutement. "Je dis toujours: soyez ouverts à toute sorte de proposition parce que le hasard fait bien les choses", commente Jean-Louis Fiamenghi. "Il faut savoir monter dans les bons trains au bon moment."

Au 36 Quai des Orfèvres, "le groupe est ma famille"

Au sein du 36 Quai des Orfèvres à Paris, il intègre la Brigade de répression du banditisme (BRB) et est chargé de repérer les voleurs du métro parisien. "C'était difficile mais très formateur. Les pick-pockets, c'est très physique. Ils refusaient de se faire interpeller", détaille le policier.

Il fait ensuite ses premiers pas à la Brigade de recherche et d'intervention (BRI) après avoir été témoin du braquage d'une banque. Il est invité à participer à une planque des enquêteurs de la BRI à cette occasion et finit par y entrer.

Jean-Louis Fiamenghi revient également sur la culture de "meute" des policiers au 36 Quai des Orfèvres et évoque une franche camaraderie. "Le groupe est ma famille", déclare-t-il.

La traque de Mesrine

En 1973, il est amené à travailler sur une affaire qui a marqué la France: celle de Jacques Mesrine, qu'il rencontre alors qu'il n'a que 23 ans dans les locaux de la police judiciaire. "C'était un gars qui savait communiquer. Je vais le voir dans son local de garde à vue. J'échange une cigarette avec lui et on commence à échanger quelques mots. Au bout d'un certain temps, lui a faim, et moi aussi. Il était féru de cuisine et il m'explique la recette du gigot de 7 heures", raconte Jean-Louis Fiamenghi.

Lorsque Mesrine s'échappe de la prison de la Santé en mai 1978, il se retrouve dans le groupe chargé de surveiller le coupable: "Tout le monde voyait Mesrine dans des boîtes de nuit, dans des restaurants. Donc on courait partout et on surveillait des lieux où on ne le voyait jamais. C'était un peu la course à l'Arlésienne jusqu'au jour où on a eu ce tuyau où le complice de Mesrine a été identifié."

Au fil des recherches, Mesrine tombe finalement dans une embuscade tendue par la police en 1979, à laquelle participe Jean-Louis Fiamenghi.

Du RAID à la sécurité de Nicolas Sarkozy

Après un passage à Nouméa en Nouvelle-Calédonie, c'est à Lyon que part le policier pour devenir commissaire de police, en 1994. Très vite, il se retrouve confronté aux affaires corses et retourne sur l'île dont il est originaire, cette fois pour le travail. Il travaille notamment sur l'affaire Baptiste-Antoine Canonici, l'un des chefs du Front de libération nationale corse (FLNC) qui s'échappe du palais de justice de Paris en 2000. Alors que ce dernier est activement recherché, Jean-Louis Fiamenghi parvient à le convaincre de se rendre et le ramène en métropole.

Son passage en Corse correspond aussi à la période de l'assassinat du préfet Erignac. Soupçonné d'être le coupable, Yvan Colonna prend la fuite en 1999 et demeure introuvable. Alors numéro 2 du RAID, Jean-Louis Fiamenghi se retrouve à devoir gérer l'affaire. "C'est la première fois où nous avons décidé d'intégrer des femmes" pour être plus discrets, raconte-t-il. "Il a fallu changer d'état d'esprit de l'unité pour arriver à l'interpellation d'Yvan Colonna."

Il passe ensuite numéro 1 du RAID avant d'être nommé à la sécurité des personnalités, où il assure la protection de Nicolas Sarkozy notamment. "Il avait des fois des accès d'humeur qui posait poser problème pour la sécurité", s'amuse-t-il à présent.

Retrouvez cet épisode de "Flic Stories" sur le site de BFMTV.

Elisa Fernandez