"Sans issue": un docu-série revient sur l'affaire non résolue de la tuerie de Chevaline

La série "Sans issue: la tuerie de Chevaline" est à retrouver sur Canal+ à partir du 15 novembre 2023. - Canal+
C'est une image qui date de plus de 11 ans mais que les acteurs du dossier ne peuvent pas oublier: un parking de Haute-Savoie, sur les hauteurs du lac d'Annecy, une voiture rouge dans laquelle trois membres d'une famille de touristes anglo-irakiens ont été tués par balles. Juste à côté, une petite fille gît, grièvement blessée.
Non loin, un cycliste a lui aussi été abattu, visiblement alors qu'il faisait du vélo, ce mercredi 5 septembre 2012. Une deuxième petite fille sera retrouvée vivante plus tard, restée prostrée pendant huit heures sous les jupes de sa mère à l'arrière de la voiture.
C'est sur cette même image, datée du mercredi 5 septembre 2012, que s'ouvre Sans issue: la tuerie de Chevaline, un nouveau docu-série créé par Imen Ghouali et Brendan Kemmet et dont les trois premiers épisodes sont diffusés ce mercredi soir sur Canal+.
Adaptant le livre qu'il a coécrit, Affaire Chevaline, révélations sur un crime parfait (publié chez Plon le 26 octobre dernier), le duo de réalisateurs revient sur les prémices de cette affaire et remonte aux racines d'un cold case qui s'inscrit parmi les plus fascinants de ces dernières années en France.
Onze ans de mystère
Précautions extrêmes des enquêteurs pour ne pas polluer la scène de crime, emballement médiatique, coopération franco-anglaise... Pour les besoins de leur série documentaire, les réalisateurs ont retrouvé des témoins et interviewé des enquêteurs et des journalistes pour relater toutes les étapes des investigations menées à la fois en Savoie, au Royaume-Uni où la famille Al-Hilli, aux Etats-Unis, en Irak et en Suisse.
Pour matérialiser tous ces lieux, les créateurs ont imaginé une pièce avec divers îlots de cartons représentant les endroits cités dans l'enquête. Une actrice, qui récite les témoignages récupérés de manière anonyme pendant le tournage, se déplace parmi ces différentes zones et consulte des documents et des photos du dossier d'enquête pour faire la transition entre les diverses séquences. Quant à la scène de crime, elle est modélisée en trois dimensions à l'aide de technologies elles-mêmes utilisées par les enquêteurs.
Convoitises autour de l'héritage? Crime purement gratuit? Tueur en série? Toutes les hypothèses évoquées pendant l'enquête sont passées en revue, commentées par les différents intervenants, qui évoquent également les difficultés de faire coïncider les enquêtes menées de front en France et au Royaume-Uni, où les questions de droit ralentissent les investigations.
S'il ne donne évidemment pas la clé du mystère, sur lequel les magistrats du pôle de Nanterre dédié aux affaires non élucidées planchent encore aujourd'hui, le docu-série fait le récit d'un crime "parfait" qui laissera dans son sillage des enquêteurs démunis et deux survivantes désemparées.
Un documentaire en six épisodes dont les trois premiers sont à découvrir dès ce mercredi soir sur Canal+.