Brigade canine: comment les chiens peuvent aider la police
“Nos chiens, ce sont des athlètes de haut niveau”. Voici comment le major de la brigade cynophile décrit les chiens qui accompagnent les agents de la police. Responsable technique des formations du Centre national de formation des unités cynotechniques (CNFUC), il a pour rôle de recruter des chiens et de les former. Le rôle des chiens est d’assister et de protéger les unités de police dans le cadre de leurs interventions.
Il existe deux unités dans la brigade cynophile: la “défense et intervention” où les chiens sont entraînés pour assurer la sécurité des policiers dans des opérations de contrôle, par exemple, et la “recherche” de personnes disparues, d’armes, de stupéfiants ou d’explosifs. Chaque chien n’a qu’une seule spécialité.
Avant d’être admis, les chiens sont testés par les moniteurs du centre national de formation sur leurs compétences et leurs qualités naturelles.
“Si c’est positif, on le récupère auprès de particuliers [ou dans un refuge], on l’intègre dans un centre où il sera préparé. On dispose de 40 jours pour déterminer s’il est apte à être mis en formation avec son futur conducteur, ou alors on le rend à son propriétaire”, explique le responsable technique pour RMC Crime.
Chaque année, entre 160 et 180 chiens sont testés et 120 sont gardés pour être formés.
Ils peuvent être utiles pour les forces de l'ordre, dans des opérations pour retrouver des malfrats, détecter des explosifs, des stupéfiants,... mais aussi protéger les agents lors d’interventions qui tournent mal ou rechercher des personnes disparues après une catastrophe.
Des critères bien précis
Pour qu’un chien soit sélectionné dans la brigade cynophile, il doit respecter certains critères. Tout d’abord, il y a une question d’âge car avant dix mois, le squelette du chiot n’est pas adapté au travail et il y a un risque de blessure. Ensuite, les formateurs évaluent les qualités naturelles du chien:
“Cela va nous permettre de déterminer dans quelle unité il sera affecté. Si, par exemple, on a un chien qui dispose d’un caractère dominant avec une appétence pour le mordant, on l’orientera sur la défense et intervention”, explique le major.
Enfin, il faut que l’animal soit en bonne condition physique.
Dans les critères de sélection, le sexe n’a aucune importance. Par contre, les agents se limitent à certaines races de chien. “On est à 90% sur des bergers car ils ont un morphotype qui nous correspond, un caractère qui nous correspond et puis pour une question de confort car on a l’habitude de travailler avec ce type de chien”. Les 10% restants correspondent aux chiens qui interviennent dans des territoires plus spécifiques comme à la montagne.
Un lien indéfectible
Chaque conducteur a un chien attitré. Il s’agit de l’agent qui sera chargé de le former. Le conducteur doit entraîner son chien au minimum une fois par semaine pour maintenir sa capacité olfactive et la mémorisation de ce qu’on attend de lui. Sauf si le chien a déjà été envoyé en opération les jours précédents.
“Notre objectif premier, c’est le bien-être animal”, répète le major.
Pour marier un conducteur avec un chien, les formateurs doivent être attentifs au caractère du chien pour éviter de le faire travailler avec un agent qui ne lui conviendrait pas. “Certains sont très réactifs, d’autres plus souples”, explique le major, “on essaie toujours d’avoir des tempéraments différents. Si une personne est plutôt hyperactive, on ne va pas lui mettre un chien hyperactif car là, l’équipe va monter en puissance et on aura du mal à la calmer”. Il avoue que ce mariage est toujours très difficile à faire. Mais quand il fonctionne, le binôme crée un lien unique qui permet d’être encore plus performant sur le terrain.
Ce lien indéfectible va même au-delà de la carrière de l’animal. Au moment de prendre sa retraite, vers huit ou neuf ans, le chien est proposé à son conducteur pour qu’il finisse sa vie chez lui. “Quand vous travaillez aussi longtemps avec un animal, vous êtes obligés de créer un lien. C’est d’ailleurs ce qui fait qu’un chien travaillera en toute confiance. Et ce lien, vous ne pouvez pas le briser du jour au lendemain”.