RMC Crime
Affaires françaises

Double meurtre de Pouyastruc: le frère d'Aurélie Pardon prend la parole pour la première fois

La maison de l'une des deux victimes du double meurtre à Pouyastruc (Hautes-Pyrénées), photographiée le 6 juillet 2022, au lendemain des faits.

La maison de l'une des deux victimes du double meurtre à Pouyastruc (Hautes-Pyrénées), photographiée le 6 juillet 2022, au lendemain des faits. - BASTIEN ARBERET / AFP

Cinq mois après le double meurtre de Pouyastruc, les familles des victimes peinent à se faire entendre. Le frère d'Aurélie Pardon demande à ce que des efforts accrus soient réalisés pour retrouver Cédric Tauleygne.

Cinq mois après l'assassinat de deux enseignants en juillet à Pouyastruc, dans les Hautes-Pyrénées, les proches des victimes restent sans explication. Alors que le tueur présumé est toujours introuvable, le frère d'Aurélie Pardon prend la parole pour la première fois et lance un appel à l'aide au micro de France Bleu. L'objectif: faire en sortes que l'affaire ne tombe pas dans l'oubli.

"Tant qu'on ne l'aura pas retrouvé, on n'arrivera pas à faire le deuil. (...) On pense que les enquêteurs ne recherchent plus Cédric activement, le doute s'installe petit à petit. Je ne veux pas que ça tombe dans l'oubli", confie Jean-Romain auprès de nos confrères.

Le 4 juillet dernier, Aurélie Pardon, 32 ans et Gabriel Fourmigué, 55 ans, sont morts après avoir été blessés par arme à feu alors qu'ils se trouvaient au domicile du deuxième, non loin de Tarbes. Ils entretenaient une relation depuis quelques temps, après s'être rapprochés lors d'un voyage scolaire.

Fuite ou suicide?

Rapidement, un suspect s'est démarqué aux yeux des enquêteurs: l'ancien compagnon de l'enseignante, Cédric Tauleygne, quiavait déjà disparu lorsque les forces de l'ordre ont découvert les corps, et qui demeure introuvable.

Cavale à l'international? Suicide? Les deux hypothèses sont encore sur la table, cinq mois après le début des investigations. D'autant que les enquêteurs ont récemment établi que le suspect avait effectué des recherches internet sur Xavier Dupont de Ligonnès - qui a disparu également après avoir tué les membres de sa famille - ainsi que sur les pays ne permettant pas l'extradition, avant que le crime n'ait été commis.

Jean-Romain a une conviction: pour lui, Cédric Tauleygne n'a pas pu se suicider. "Connaissant l'individu, c'est impossible qu'il mette fin à ses jours. Pour moi, c'est une mise en scène qu'il a faite en Espagne avec la moto. Pour mettre les forces de la Guardia Civil sur la zone de Jaca pour qu'il puisse prendre la fuite. Je pense à l'Afrique ou l'Amérique latine avec des bateaux clandestins", estime-t-il, toujours auprès de France Bleu.

"Je n'arrive pas à trouver la faille"

"J'aimerais que tous les gens qui ont pu croiser Cédric Tauleygne, avant et après le crime, se mettent en contact avec les forces de gendarmerie, la section de recherches de Toulouse, pour qu'on puisse le retrouver mort ou vif", appelle-t-il encore.

Aujourd'hui, en-dehors des soupçons de jalousie avancé aux premières heures de l'enquête, difficile de comprendre réellement le passage à l'acte du suspect. De son côté, Jean-Romain ne cesse de ressasser les échanges qu'il a pu avoir avec l'assassin présumé de sa soeur.

"Je me pose des questions sur les conversations que j'ai eues avec Cédric Tauleygne, sur des petits détails qu'il aurait fait transpirer dans ses conversations. Ça me prend la tête tous les jours mais c'est en vain. Je n'arrive pas à trouver la faille."

Elisa Fernandez