Franck Lavier, acquitté d'Outreau, condamné à du sursis pour agression sexuelle sur sa fille

Franck Lavier en juin 2015 - Damien Meyer - AFP
Franck Lavier, l'un des acquittés d'Outreau, vient d'être condamné à six mois d'emprisonnement avec sursis ce mardi, par le tribunal correctionnel de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais), pour agression sexuelle sur sa fille, alors qu'elle était mineure.
Le jugeant coupable d'attouchements sur les seins de sa fille, le tribunal l'a condamné à six mois d'emprisonnement avec sursis simple, une décision conforme aux réquisitions lors du procès le 22 septembre, a indiqué le parquet. La peine prononcée a été assortie d'une inscription au Fijais (Fichier judiciaire automatisé des auteurs d'infractions sexuelles ou violentes).
Il s'agissait du seul fait retenu par l'accusation, car la jeune femme avait retiré l'essentiel de ses accusations en pleine audience, un coup de théâtre sept ans après s'être déclarée victime d'agressions sexuelles par son père.
Sa fille avait déclaré avoir menti
Franck Lavier, qui n'était pas présent à l'audience mardi, a 10 jours pour faire appel.
Sa fille, qui l'avait accusé en 2016, alors qu'elle avait 16 ans, avait affirmé au procès avoir menti si longtemps par crainte "des conséquences pour fausses déclarations".
Concernant les attouchements aux seins, la jeune femme, mère de quatre enfants âgée de 24 ans, avait considéré au procès qu'il s'agissait d'"un jeu, en passant, 'pouet pouet'", mais qui la mettait mal à l'aise.
"Je n'ai rien à me reprocher", avait lancé à l'audience Franck Lavier, 45 ans, avant les rétractations de sa fille.
Déjà condamné puis acquitté
Son avocate Fabienne Roy-Nansion a déploré que le tribunal considère "que le 'pouet pouet camion' (attouchements sur les seins), c'est une agression sexuelle par nature".
Selon elle, le tribunal a considéré que si Franck Lavier "n'avait pas la volonté de commettre" cette agression sexuelle, qu'il considérait comme "un jeu", il ne pouvait pour autant "pas en ignorer la nature répréhensible".
Franck et Sandrine Lavier, divorcés mais vivant ensemble, font partie des accusés d'Outreau. Lui a été condamné en 2004 à six ans de prison pour le viol de sa belle-fille par la cour d'assises du Pas-de-Calais, puis acquitté l'année suivante par la cour d'appel de Paris. Il a passé en tout 36 mois de prison.
L'affaire des viols d'enfants d'Outreau a abouti à un fiasco judiciaire. A l'issue de deux procès aux assises en 2004 et 2005, 13 des 17 accusés ont été acquittés après de longues incarcérations.