RMC Crime
Affaires françaises

"J'ai fait mon job de poulet": l'ex-policier Charles Pellegrini se livre dans "Flic Stories"

Découvrez le nouveau podcast de BFM Radio, "Flic Stories".

Découvrez le nouveau podcast de BFM Radio, "Flic Stories". - BFMTV

Ancien CRS, passé par la police judiciaire ou encore par la Brigade de répression du banditisme, Charles Pellegrini, surnommé "le grand Charles", se livre ce lundi dans le podcast "Flic Stories".

On parle souvent de lui comme d'un "grand flic", ce qu'il trouve "exagéré". "J'ai fait beaucoup d'affaires, et je dirais que pour 70%, c'était une part de chance", explique humblement Charles Pellegrini, invité du nouvel épisode du podcast produit par BFMTV et animé par Guillaume Farde, "Flic Stories".

"Flic Stories"

"Flic Stories"

Découvrez le nouvel épisode du podcast BFMTV

L'homme n'a pas toujours voulu travailler dans la police. Né à Tunis, il passe les années de la Seconde Guerre mondiale en Corse, à Solenzara. Il étudie ensuite à Marseille, où il découvre Saint-Exupéry et se rêve en aviateur. C'est après son service militaire qu'il intègre finalement la Compagnie républicaine de sécurité (CRS) qui, détaille-t-il, embauchait beaucoup de monde à l'époque.

"Je veillais à bien remplir mon devoir", se rappelle Charles Pellegrini.

La prise d'otages de la maison d'arrêt de Clairvaux

Il passe ensuite le concours de commissaire de police et intègre la police judiciaire à Rouen. Immédiatement, il est confronté à sa première grande affaire: la prise d'otages de la maison d'arrêt de Clairvaux (Aube), en septembre 1971. Un détenu se plaint de douleurs et est autorisé à se rendre à l'infirmerie. À l'aide d'un complice, il prend en otage une infirmière et un stagiaire.

"Ça a été un joyeux bordel. Il y avait toutes les autorités locales, le procureur de Dijon... C'était une sacrée pagaille. Il y a eu toute une phase dans l'après-midi où c'était de la négociation", raconte-t-il.

Il faut alors cerner la personnalité des deux preneurs d'otages, puis intervenir en faisant sauter les portes avec des explosifs. "Là, le surveillant est égorgé sous nos yeux, et l'infirmière est en train d'agoniser", raconte Charles Pellegrini. Les tueurs, eux, sont arrêtés vivants puis guillotinés. Une intervention pour laquelle le commissaire sera décoré.

Une entrecôte avec le chef du gang des Lyonnais

Par la suite, Charles Pellegrini est promu à Lyon à la Brigade de répression du banditisme. Il travaille avec le Juge Renaud, assassiné en 1975 et surnommé "le shérif" pour sa lutte acharnée contre les bandits. "Un homme de légende", se souvient à présent le policier.

Il poursuit sa carrière à l'Office central de répression du banditisme (OCRB) à Paris, mais ne tarde pas à revenir à Lyon dans le cadre de l'affaire du gang des Lyonnais. "On commence par des écoutes sur tout le monde. On fait le tri puis on sélectionne quelques cibles privilégiées. On les surveille tout le temps, partout", déclare-t-il, décrivant "des mois et des mois" de planque.

Et cette détermination finit par payer: le plus gros des suspects est placé en garde à vue. Pour le faire parler, Charles Pellegrini l'emmène manger une entrecôte au restaurant. "C'était une envie personnelle de savoir ce que le chef du gang des Lyonnais avait dans les tripes au niveau personnalité", se remémore-t-il.

Une carrière marquée par l'affaire Patrick Henry

Toujours à l'OCRB, Charles Pellegrini est confronté à une autre affaire emblématique, l'affaire Patrick Henry. À la sortie de l'école, le petit Philippe Bertrand est kidnappé en janvier 1976 à Troyes dans l'Aube. Son ravisseur réclame une rançon. Face aux médias, le suspect nie son implication.

"Le profil s'y prête, il connaît l'enfant, il a des problèmes d'argent... Il fait partie des personnages à approfondir. Il sera identifié et l'interrogatoire commence", après que l'homme a mis en place un macabre jeu de piste dans la forêt.

"Je cherchais à savoir la vérité, j'essaie de l'intimider mais il m'a regardé avec un sourire qui en disait long", se remémore Charles Pellegrini. "Je suis décontenancé, c'est un garçon normal qui a un comportement de dur à cuire."

L'homme refuse d'avouer, mais le corps du petit garçon est pourtant retrouvé sous le lit du tueur, dans sa chambre d'hôtel. Son avocat, Robert Badinter, lui évitera la peine de mort. Il sera emprisonné à perpétuité.

Découvrez tous les épisodes de Flics Stories sur le site de BFMTV et sur les plateformes de podcast.

Elisa Fernandez