Meurtre de Lola: quand la vidéosurveillance permet de faire avancer une affaire criminelle

Une caméra de vidéosurveillance. (Photo d'illustration) - MARTIN BUREAU / AFP ARCHIVES / AFP
C’est un SDF qui a fait face à une macabre découverte, ce vendredi soir, vers 23h. Dans la cour intérieure d’un immeuble du 19e arrondissement de Paris, le corps de Lola, une fillette de douze ans, a été retrouvé dans une malle en plastique.
Une enquête pour meurtre sur mineur de moins de quinze ans a été ouverte et confiée à la brigade criminelle de Paris. Une autopsie a été pratiquée, ce samedi, et a permis de révéler que la jeune fille est morte par asphyxie, selon une source proche du dossier.
Quand la vidéosurveillance parle
Une jeune femme a été interpellée et placée en garde à vue, ce dimanche matin, après avoir été aperçue sur les caméras de vidéosurveillance de l’immeuble, avec Lola, juste avant sa disparition. Si dans beaucoup d’affaires, les vidéosurveillances sont inexploitables, cette fois-ci, elles ont permis de placer la jeune femme en suspect numéro un.
Habituellement, les bandes des vidéosurveillances ne sont conservées qu’entre deux semaines et un mois maximum, ce qui ne laisse pas beaucoup de temps aux enquêteurs pour pouvoir les exploitées. Mais, dans certaines affaires, les vidéosurveillances ont permis d’élucider un meurtre.
Dans l’affaire de la disparition de la petite Maëlys, des images de vidéosurveillance ont permis de confirmer aux enquêteurs l’implication de Nordhal Lelandais dans cette affaire. C’est d’ailleurs grâce aux bandes d’une des caméras que la mère de la fillette a pu voir la dernière image de Maëlys vivante. Sur une autre, on peut apercevoir la silhouette de l’enfant sur le siège passager de la voiture de Nordahl. Confronté à ces images, l’accusé n’a pas pu nier son implication.
Daval et Lelandais
Au moment de la disparition d’Alexia Daval, son mari, Jonathann, a affirmé qu’elle était partie faire son jogging à 9h30 du matin. L’homme a indiqué aux enquêteurs que pendant une heure après sa disparition, il a longuement arpenté les chemins et routes que sa femme empruntait, à sa recherche. Mais, en analysant les vidéosurveillances des alentours, les enquêteurs se sont rendus compte que l’homme leur avait menti. A aucun moment, Jonathann Daval n’a pris le temps de chercher Alexia. Tous les soupçons se sont alors tournés vers lui, ce qui a conduit à son arrestation.
Dans le cas de l'affaire autour de Victorine Dartois, le corps de la jeune femme de 18 ans a été retrouvé le 18 septembre 2020, immergé dans un ruisseau. Les premiers éléments de l’enquête ont permis de comprendre qu’il ne s’agissait pas d’une mort accidentelle. De nombreux témoins ont été interrogés dans cette affaire. Les caméras de vidéosurveillances ont rapidement été récupérées et étudiées par les gendarmes pour tenter de mettre la main sur l’auteur de ce meurtre et de recouper les informations données par les témoins. Grâce à ces éléments, un homme de 25 ans a été mis en examen pour meurtre et a avoué les faits, seulement quinze jours après la disparition de Victorine.
Un accélérateur d'enquête
En France, en 2020, la Cnil estimait le nombre de caméras de vidéosurveillance à presque un million sur l'ensemble du territoire. Avec des caméras de voie publique, mais aussi certaines privées, comme dans les commerces, entreprises, distributeurs de billets... ou encore les transports en commun.
L'exploitation de ces images peut se faire par la police judiciaire. Le site du ministère de l'Intérieur explique qu'en la matière, "il n'y a pas de convention particulière avec la police nationale, la gendarmerie nationale ou la justice pour que ces services puissent récupérer les images en cas de commission d’une infraction dans le champ d'une caméra". Et souvent cela sert d'accélérateur dans une enquête.