Un couple de marginaux condamné pour avoir séquestré et battu un retraité après un différend

Le tribunal d'Angoulême. - BFMTV
Selon les mots de son avocate, Gilbert C. est un "survivant". Séquestré dans un camping-car et violemment battu par un couple pendant plusieurs heures le 14 juin dernier, le retraité s'en est finalement sorti après une interruption temporaire de travail (ITT) de 60 jours. Jeudi, ses deux agresseurs ont été condamnés à 6 et 4 ans de prison avec maintien en détention, nous confirme le parquet d'Angoulême.
Quatre ans auparavant, le retraité de 83 ans avait accepté de laisser un marginal d'une quarantaine d'années et sa compagne de 36 ans, vivant dans un camping-car, s'installer sur son terrain à Marsac, dans le Tarn-et-Garonne, racontent nos confrères de L'Indépendant.
Mais depuis plusieurs mois, alors qu'il était convenu qu'ils payent leur part d'électricité, l'homme et la femme ne s'acquittaient plus de leur engagement. "La nuit, ils se branchaient en cachette dans mon garage et me prenaient aussi de l'eau. Ma facture a explosé", raconte Gilbert C.
Séquestré et roué de coups pendant des heures
Pour mettre un terme à cette situation, le retraité a finalement pris la décision de cacher le câble en question, privant le couple d'un accès à l'eau et à l'électricité. Ce qui lui vaudra d'être violemment pris à partie par le couple. "Où sont les fils électriques?", ne cesse-t-il de lui demander après l'avoir amené dans le camping-car, mis à terre et roué de coups.
Alors que leur cible reste allongée, le visage ensanglanté, les deux mis en cause mettent de la musique et prennent le temps de manger une pizza avant de reprendre les menaces et les coups.
Inquiets de ne pas avoir de ses nouvelles, les proches de Gilbert C. finissent par appeler la gendarmerie. L'homme finira par être retrouvé dans un bois où ses agresseurs ont fini par l'abandonner, avant de prendre la fuite. Ils sont interpellés alors qu'ils croisent les gendarmes, tandis que le retraité a dû être hospitalisé pendant dix jours, relate encore L'Indépendant.
4 et 6 ans de réclusion
Jugé jeudi pour "violences en réunion sur personne vulnérable et menaces de mort", le couple a évoqué "un acte irréfléchi", formulant de vagues regrets, raconte de son côté Le Parisien, qui a pu assister à l'audience. "Il n'avait qu'à nous rendre nos affaires", a cependant déclaré le suspect, affirmant qu'il voulait partir, mais que le retraité avait mis leurs véhicules hors d'état de fonctionner.
De son côté, la femme de 36 ans a reconnu que la vengeance avait été "trop loin": "Il ne méritait pas ça."
"Gilbert C. est un survivant. Parce qu'il n'a pas répliqué aux coups et parce qu'il a été sauvé par les gendarmes", a résumé Me Charlotte Robisch, qui a défendu le retraité lors du procès. En plus de leur condamnation à des peines de prison, le couple a à présent l'interdiction d'approcher la victime et de remettre les pieds à Marsac pendant trois ans à partir de sa sortie de détention, ajoute le parquet d'Angoulême.