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Affaires françaises

Un enfant de 6 ans tué par son père violent car il n'était pas "concentré" sur ses devoirs

Un père violent jugé pour le meurtre de son fils à la cour d'assises de Seine-Saint-Denis (image d'illustration)

Un père violent jugé pour le meurtre de son fils à la cour d'assises de Seine-Saint-Denis (image d'illustration) - -

Le procès d'un père de famille s'est ouvert, ce mardi, à la cour d'assises de Seine-Saint-Denis. Il comparaît pour avoir tué son fils de 6 ans.

L'enfant a vécu l'enfer. Ce mardi s'est ouvert le procès d'un père accusé d'avoir tué son fils parce qu'il était excédé par son "manque de concentration" pendant qu'il faisait ses devoirs. Il est jugé devant la cour d'assises de Seine-Saint-Denis pour violences ayant entraîné la mort d'un mineur de moins de 15 ans. Il encourt jusqu'à 30 ans de réclusion criminelle.

Selon le média local Actu Seine-St-Denis, les faits remontent au 27 mars 2020, peu de temps après le début du confinement instauré en France pour lutter contre la propagation du Covid-19. Les écoles sont fermées et le fils de l'accusé, âgé de 6 ans, est obligé de rester chez lui, à Tremblay-en-France, pour poursuivre comme il le peut, sa scolarité avec les devoirs envoyés par son école.

Agacé par un "manque de concentration"

La famille du petit garçon venait d'arriver en France, trois mois avant les faits. Le petit garçon, originaire de la Côte d'Ivoire, avait du mal à suivre en classe et encore plus depuis qu'il devait faire l'école chez lui. Mais problème: son père ne supporte pas que son fils ait des difficultés et soit moins bon que ses camarades.

Selon les informations relayées par le média local, Aboubacar est totalement obnubilé par les résultats scolaires de son fils. Le jour du drame, son fils était en train de réviser son calcul mental quand son père s'est plongé dans une colère noire, agacé par un "manque de concentration", comme il l'a déclaré. Aboubacar l'a alors frappé à multiples reprises au visage, jusqu'à ce qu'il s'écroule et se mette à convulser.

"Par malchance je me retrouve dans la cour d'assises"

Le père a ensuite été arrêté et placé en garde à vue. Face aux enquêteurs, il explique qu'il a agi de la sorte dans une bonne intention: "Je voulais juste l'aider à s'intégrer", a-t-il affirmé à la juge d'instruction chargée de l'enquête. Mais, en se penchant sur ses antécédents judiciaires, les enquêteurs découvrent qu'il n'en est pas à son coup d'essai.

Père de huit enfants, nés d'unions différentes, il a déjà été condamné plusieurs fois pour violences, notamment en 2017 pour avoir frappé deux de ses filles. L'homme comparaît toujours devant la cour d'assises. En larmes, il a déclaré au président de la cour:

"Mon procédé, n'était pas le bon procédé, et par malchance, je me retrouve devant la cour d'assises".
Alix Mancel