Le Vatican rouvre une enquête sur la disparition d'une jeune fille en 1983

Une manifestation avait été organisée pour les 30 ans de la disparition d'Emanuela Orlandi, en 2013. - FILIPPO MONTEFORTE / AFP
Quarante ans plus tard, l'affaire tient toujours en haleine les Italiens. L'enquête sur la disparition de la jeune Emanuela Orlandi en 1983 vient d'être rouverte par le Vatican, rapporte notamment le Guardian. L'adolescente de 15 ans sortait d'un cours de flûte le 22 juin 1983 à Rome lorsqu'elle s'est volatilisée.
Son père étant un employé laïc de la maison du pape, la jeune fille vivait dans la Cité du Vatican. Sa disparition avait ému jusqu'aux plus hautes sphères du Saint-Siège. Mais à l'époque, déjà, les pistes crédibles sont peu nombreuses et l'on peine à comprendre ce qu'est devenue la jeune fille.
C'est grâce à la détermination du frère aîné d'Emanuela que les services judiciaires du Vatican ont accepté de reprendre en main le dossier et de passer au crible toutes les hypothèses possibles.
"Nous sommes bien sûr heureux qu'ils mènent une enquête, mais nous espérons vraiment que cela apportera vraiment des réponses concrètes", a réagi auprès de l'agence de presse LaPresse l'avocate de la famille Orlandi, Laura Sgro, ajoutant avoir appris par la presse la réouverture du dossier.
Plusieurs théories, aucune réponse satisfaisante
Selon nos confrères, les investigations ont notamment pour objectif de croiser cette affaire avec une disparition similaire, celle de Mirella Gregori qui, aussi âgée de 15 ans, s'était volatilisée seulement quelques semaines avant Emanuela Orlandi à Rome.
À l'époque, plusieurs théories avaient été formulées afin d'expliquer la soudaine disparition d'Emanuela, notamment celle d'un kidnapping organisé par un gang pour faire chanter le Vatican et obtenir la libération de Mehmet Ali Agca, un homme emprisonné deux ans plus tôt pour avoir tenté d'assassiner Jean-Paul II.
Cependant, cette piste n'a jamais abouti. Des scandales financiers et un réseau de prositution ont également été évoqués, sans rien donner non plus. L'enquête s'était finalement conclue sur un non-lieu.
Des pressions sur le Vatican
En décembre, une commission parlementaire a été demandée aux Etats-Unis pour résoudre trois affaires italiennes non élucidées, parmi lesquelles se trouvait celle de la disparue du Vatican.
"Nous sommes une grande nation laïque qui traite le Vatican avec respect, mais cette affaire ne peut certainement pas être considérée comme close de cette manière", avait dénoncé le sénateur américain Carlo Calenda lors d'une conférence de presse à cette occasion.
L'annonce de la réouverture concorde par ailleurs avec la sortie, en fin d'année, d'un documentaire produit par Netflix revenant sur l'affaire, ainsi qu'avec la parution, jeudi, d'un livre écrit par le secrétaire personnel de Benoît XVI, Georg Ganswein, qui devrait également aborder la disparition d'Emanuela Orlandi selon le Guardian.