Natascha Kampusch se confie sur le cyberharcèlement dont elle a été victime depuis sa libération

Natascha Kampusch - Bwag
“Est-ce que tout le monde est fou?”, s’est demandée Natascha Kampusch dans le documentaire #SalePute, diffusée ce mercredi 27 juillet sur Arte. Depuis sa libération en 2006, la jeune femme d’origine autrichienne est la cible de cyberharcèlement. Si au début les gens ont montré de la compassion pour son histoire, une partie du public a rapidement alimenté une haine contre elle.
Disparue en 1998, Natascha Kampusch a été séquestrée pendant huit ans. Enfermée dans la cave secrète de son domicile, elle parviendra à s’enfuir de cette maison de l’horreur en 2006, après plusieurs échecs. Son bourreau, lui, se jettera sous un train avant d’être arrêté par la police. Son histoire a ému le monde entier. Après avoir vécu l’enfer, la jeune femme se voit confronter à la violence des réseaux sociaux.
“Tu devrais retourner dans la cave d’où tu viens et mourir”
Dans le documentaire, la jeune femme revient sur les réflexions qu’elle a reçues depuis sa libération: “Tout le monde sait en Europe et en France que j’ai longtemps été prisonnière. Au début, les gens étaient plein de compassion. Ils avaient vu ma première interview et ils étaient vraiment émus, touchés et s’identifiaient à mon sort. Soudainement, la haine s’est déchaînée. Ça a déjà commencé dans la 1ère ou 2ème semaine après ma libération et ça ne s’est plus arrêté”.
Et le harcèlement est encore monté d’un cran quand elle s’est exposée sur Internet.
"Ça a débuté avec des théories du complot, de la diffamation, des gros titres de journaux qui véhiculaient intentionnellement des fausses informations. C’est devenu encore plus grave quand j’ai eu mon propre site web. Les gens ont mis des commentaires haineux du genre, ‘De toute façon, elle ne veut que gagner de l’argent’ et ‘Qui sait si toute cette histoire est vraie?’”.
Devant les caméras d’Arte, la jeune femme lit un autre commentaire terrifiant: “Tu devrais retourner dans la cave d’où tu viens. Et mourir”.
Au-delà des commentaires haineux, Natascha Kampusch est aussi victime de menaces de mort, comme par exemple: “Il faudrait te tuer ou te séquestrer ou encore te violer”, lit-elle face caméra. La jeune autrichienne explique que l’horreur qu’elle a vécue et qu’elle continue de vivre lui a “fait perdre sa croyance en l’humanité”.