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Crimes internationaux

Un adolescent condamné après avoir planifié le meurtre d'un pédocriminel

Ville de Netanya, en Israël (image d'illustration)

Ville de Netanya, en Israël (image d'illustration) - James Emery / Wikimédia

Le crime était "le résultat d’une planification minutieuse de la part de l’accusé", ont estimé les juges israéliens.

Un piège macabre. En août 2021, un adolescent, âgé de 16 ans au moment des faits, a tué de 30 coups de couteau Haïm Wizman, un homme de 42 ans, à Netanya (Israël). Ce dernier avait été condamné en 2009 pour des actes pédocriminels, après avoir reconnu s’être masturbé devant des enfants.

L’adolescent, connu pour être surdoué et très sensible, avait visiblement prémédité ce meurtre, selon le récit des forces de l'ordre, relayé par le quotidien Haaretz. Le crime était "le résultat d’une planification minutieuse de la part de l’accusé", a ainsi estimé le panel de trois juges qui l'a condamné ce lundi, relate le Times of Israël.

L’enquête a également permis de révéler des écrits du jeune homme. Dans son ordinateur, les policiers ont retrouvé des textes où il déclarait vouloir "assassiner un pédophile" et dans lesquels il décrivait le meurtre comme son "premier acte vraiment moral",selon le Times of Israël.

30 coups mortels

Après avoir correspondu avec Haïm Wizman sur Instagram, il avait accepté de se rendre à son domicile, en prétendant être prêt à avoir des relations sexuelles avec lui. Le jour du meurtre, le jeune homme a demandé au quadragénaire de se coucher à plat ventre sur le lit et s'il était "prêt pour (sa) surprise", selon l'accusation.

C’est à ce moment-là qu’il a sorti un couteau de cuisine et lui a asséné 30 coups mortels. L'adolescent a lui affirmé avoir agi en état de légitime défense, mais la police a écarté cette thèse notamment en raison de ces écrits passés.

Une fois Haïm Wizman mort, l'adolescent s’est ensuite douché, avant de tenter d’incendier l’appartement de sa victime. Il a ensuite supprimé le compte Instagram avec lequel il avait correspondu avec la victime.

Mais le téléphone d’Haïm Wizman a conduit les policiers vers le jeune homme. En retrouvant leurs échanges, ils ont constaté que l'adolescent était la dernière personne à l'avoir vu vivant. Il a finalement été interpellé et arrêté, huit jours après les faits, grâce aux caméras de vidéosurveillance de la ville.

"Ça semblait bien trop sombre pour être une blague"

L'an dernier, il avait écrit une lettre à la victime d'un viol collectif, lui expliquant qu'elle n'était pas seule, relate Haaretz. Des proches de l’adolescent, cités par le journal, disent avoir pensé qu'il avait subi une agression sexuelle par le passé.

"Il parlait souvent de l’exploitation sexuelle qu’il avait subie, il avait l’habitude de se désigner comme étant 'un prostitué'", raconte un ami. "Il disait toujours ça avec le sourire, comme si c’était une blague, mais ça semblait bien trop sombre pour être une blague."

Ce qui interroge particulièrement les policiers, c’est la distance du jeune homme avec les faits qu’il a commis, n’écartant pas la possibilité d’une récidive. L’adolescent, âgé aujourd’hui de 17 ans, a été condamné ce lundi à 23 ans de réclusion criminelle pour "meurtre aggravé, tentative d’incendie criminel et entrave à la justice". Il a également été condamné à verser l’équivalent de 56.000 euros au frère de sa victime.

Alix Mancel