On le connaît pour son rôle dans des dossiers emblématiques, mais aussi pour ses propos souvent décriés dans les milieux féministes. L'avocat Randall Schwerdorffer publie un nouveau livre aux éditions Hugo Doc, Itinéraire d'un avocat hors norme, coécrit avec l'éditeur Franck Spengler.
Dans cet ouvrage à paraître mercredi, celui qui a notamment défendu Jonathann Daval revient sur 10 affaires qui ont marqué sa carrière, du meurtre de Narumi Kurosaki à celui d'Aurélia Varlet.
"On n'est pas là pour les juger"
À l'occasion de cette parution, il réaffirme dans une interview pour l'émission 66 minutes sur M6 sa vision du métier d'avocat de la défense. Et après avoir été visé par de nombreuses critiques pour ses positionnements anti-MeToo notamment, il affirme ne "pas comprendre" qu'on lui reproche d'exprimer son "empathie" pour certains de ses clients. À l'image de Jonathann Daval, condamné à 25 ans de réclusion criminelle pour avoir tué sa compagne, Alexia Fouillot.
"Je ne comprends pas, parce que lorsqu'on choisit d'être à côté de ceux qui ont fait le pire, on n'est pas là pour les juger, on est là pour les défendre. Si on n'arrive pas à rechercher ce qu'il y a encore d'humanité chez eux, on ne peut pas être avocat en défense", se justifiait-il samedi dans l'émission.
"Je manquais d'empathie"
Taxé au contraire de "mépris" dans certains dossiers par le passé, il déclare avoir depuis "compris" comment s'adresser à l'opinion publique. "Pendant longtemps, je ne m'intéressais pas à l'émotion suscitée par ces affaires. Je ne comprenais pas que moi-même, je pouvais provoquer des émotions qui pouvaient me dépasser, et je les gérais avec un certain mépris."
"J'ai compris qu'il y a une façon de s'adresser à l'opinion publique. Par moments, je manquais d'empathie. J'étais presque comme un médecin légiste capable de manger son repas à côté d'un cadavre", explique-t-il, toujours sur M6.
Interrogé au sujet de son client le plus connu, Jonathann Daval, l'avocat confirme avoir "régulièrement" de ses nouvelles par le biais de sa mère, Martine Henry. Commentant les dernières actualités le concernant, il dit ne pas être "choqué" par le fait qu'il fréquente Guy Georges au sein de la prison d'Ensisheim, en Alsace.
"Qui voulez-vous que Jonathann Daval fréquente en centre de détention? D'autres personnes qui sont condamnées pour meurtre. Il était aussi voisin de Michel Fourniret, de Francis Heaulme."