Faites entrer l'accusé: l'affaire Patrice Uzan, quand l'arme du crime parle à la place du tueur

L'épisode de "Faites entrer l'accusé" consacré à Patrice Uzan est disponible ce dimanche. - RMC Story
Il parlait de lui comme d'un "raté". L'émission Faites entrer l'accusé revient ce dimanche soir sur RMC Story avec un nouvel épisode retraçant le parcours criminel de Patrice Uzan, condamné à la perpétuité pour deux affaires différentes qui l'ont fait passer de cambrioleur à tueur en série.
Un jour de janvier 2011, les gendarmes du Val d'Oise reçoivent un appel inquiétant. Un homme déclare avoir retrouvé sa voisine sans vie dans une mare de sang, au rez-de-chaussée de sa maison à Saint-Witz. En intervenant sur les lieux, ils découvrent également le corps de son mari, dans la chambre à l'étage, coincé entre le lit et le mur. Il s'agit de Christiane et Michel Hick, un couple de retraités tous deux âgés de 68 ans, originaires de Belgique. Ils ont tous deux été exécutés de trois balles dans la tête.
On demande alors à la Section de recherches de Versailles d'enquêter sur le double meurtre. Les enquêteurs établissent que les victimes ont sûrement été surprises par leur assaillant, un cambrioleur armé, au moment du repas.
Un nouveau meurtre relance l'enquête
Les enquêteurs écument les sites de vente à la recherche de la montre de Christiane Hick, avec laquelle le tueur s'est enfui, en vain. Ils s'intéressent ensuite aux tapis d'Orient que collectionnait Michel Hick. Ils remontent jusqu'à un escroc qui s'en prend généralement aux personnes âgées, mais abandonnent en constatant qu'ils font fausse route.
En parallèle, ils font une découverte étonnante: dans les affaires de Michel Hick, ils retrouvent deux coupures de presse relatant un cambriolage ayant mal tourné en 1994, tout près de chez eux. Les gendarmes retrouvent l'homme arrêté à l'époque pour ces faits, l'interrogent, mais s'aperçoivent là encore qu'ils se trompent de suspect.
C'est trois mois après les faits qu'une nouvelle affaire rebat les cartes. La police est appelée pour intervenir après le braquage d'une bijouterie en plein Paris au cours duquel le patron est mort... lui aussi tué de trois balles dans la tête, dans son arrière-boutique.
L'arme des crimes parle d'elle-même
En enquêtant sur ce braquage, les autorités identifient un suspect. Il s'agit de Patrice Uzan, connu des services de police. Et alors qu'ils tentent de le contacter, leurs appels restent sans réponse, amenant les enquêteurs à le prendre en filature et à le placer sur écoute. Ils parviennent à recueillir suffisamment d'éléments pour lui attribuer le braquage mortel de la bijouterie.
Après avoir nié les faits pendant des heures en garde à vue, Patrice Uzan finit par reconnaître le meurtre du bijoutier, en déclarant cependant qu'il a tiré en paniquant lors du braquage. Mais son arme dit le contraire entre les mains des experts: il aurait bien tiré volontairement.
C'est aussi grâce à cette arme que les enquêteurs font le lien avec le double meurtre des Hick. Concernant cette affaire, ils établissent que l'homme était intervenu à leur domicile pour refaire leur cuisine dans le passé. Patrice Uzan explique y être retourné en janvier 2011 pour les braquer. C'est à ce moment-là qu'il tue le couple de retraités.
Expertisé, l'homme apparaît comme frustré par de nombreux échecs professionnels qu'il aurait cherché à compenser en tuant. Après trois procès, il sera finalement condamné à purger une peine de réclusion à perpétuité.
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