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Faites entrer l accusé

Faites entrer l'accusé: la tuerie de Belhade, trois cadavres retrouvés carbonisés dans un relais de chasse

Ce dimanche 27 novembre, Faites entrer l'accusé revient avec un épisode diffusé sur RMC Story. L'émission s'intéresse à la tuerie de Belhade dans les Landes.

Samedi 14 décembre 1985, à Belhade dans les Landes, les derniers chasseurs quittent le relais de chasse. Le gérant Jean-Claude Bonnefon dîne avec sa compagne Lucienne Gousse, sa soeur Marie-France Le Berre et le garde-chasse Michel Linder. Ce soir-là, ils se couchent vers 11 heures.

Faites entrer l'accusé: la tuerie de Belhade

Faites entrer l'accusé: la tuerie de Belhade

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Une heure plus tard, Marie-France Le Berre entend une voiture arriver et la porte de la cuisine s'ouvre. Un premier coup de feu puis un second retentissent avant que la lumière ne s'allume. Alors, elle décide de sortir par la fenêtre en prenant son chien pour se cacher dans les bois. Quelques instants plus tard, cette dernière voit la maison brûlée. Elle alerte les voisins et appelle la gendarmerie.

Les gendarmes et les pompiers se rendent sur place. Le relais de chasse est en proie aux flammes. Après que l'incendie a été maîtrisé, les gendarmes découvrent trois corps celui du gérant du relais de chasse, sa femme et le garde-chasse. L’autopsie révèle que les victimes ont été tuées par balle.

Les gendarmes poursuivent leurs investigations. Le juge d'instruction dessaisit les gendarmes de l’affaire et la confie aux policiers du SRPJ de Bordeaux. Les enquêteurs s'intéressent à l'entourage du gérant notamment à un certain Jean-Jacques Horvath. Il est ami avec Jean-Claude Bonnefon. L'homme arrive à l'improviste avec ses amis au relais de chasse. La plupart de ces personnes font partie du milieu de la nuit, ce sont des propriétaires de bars ou de night-club. Les policiers soupçonnent Jean-Jacques Horvath d'être un maquereau.

Des versions divergentes

Marie-France Le Berre explique aux enquêteurs que son frère lui a raconté une altercation avec Jean-Jacques Horvath. Les policiers décident de suivre une piste qui les emmène vers un certain Daniel Barthélémy. Il se vante d'être en lien avec la tuerie de Belhade et de l'avoir fait pour le compte de Jean-Jacques Horvath. Puis, les forces de l'ordre mettent aussi la main sur Francis Ardanny.

Le 27 mai 1986, les policiers interpellent Francis Ardanny, Jean-Jacques Horvath, Daniel Barthélémy et son beau-fils Pascal Maillet. Lors de l'audition, Daniel Barthélemy explique que Francis Ardanny lui a proposé un marché pour mettre le feu à la chasse de Belhade. Jean-Claude Bonnefon parle et sait beaucoup de choses. Une mission commanditée par d'autres personnes.

Alors Daniel Barthélemy et Pascal Maillet se rendent au relais de chasse. Une fois sur place, le gérant, sa femme et le garde-chasse sont tués. Daniel Barthélemy avoue que Jean-Pierre Alario a aussi participé à cette tuerie. L'homme est interpellé chez lui. Il passe aussi aux aveux. Malgré tout, les versions divergent entre les suspects.

Daniel Barthélémy, Jean-Pierre Alario et Pascal Maillet sont inculpés pour assassinat et pour incendie volontaire. Jean-Jacques Horvath et Francis Ardanny nient leurs implications. Mais ils sont accusés de complicité d’assassinat et d’incendie volontaire. Les cinq suspects sont placés sous mandat de dépôt.

Les cinq hommes sont condamnés par la justice

Leur procès s’ouvre le 13 décembre 1989 devant la cour d’assises des Landes à Mont-de-Marsan. Pascal Maillet, Jean-Pierre Alario et Daniel Bathelemy sont les trois tueurs présumés de Belhade. Ils accusent Francis Ardanny et Jean-Jacques Horvath d'être les commanditaires du triple meurtre.

Après 6 heures de délibérés, Jean-Jacques Horvath et Francis Ardanny sont condamnés à la réclusion criminelle à perpétuité avec une peine de sûreté de 18 ans. C'est la même sentence pour Daniel Barthélémy. Pascal Maillet échappe à la peine de sûreté. Quant à Jean-Pierre Alario, il écope de 15 ans de prison.

Deux ans plus tard, un rebondissement dans l'affaire leur permet d'obtenir un nouveau procès. Il se tient le 8 février 1993 à Mont-de-Marsan. Quelques jours plus tard, Francis Ardanny et Jean-Jacques Horvath sont condamnés à la réclusion criminelle à perpétuité sans peine de sûreté, comme Daniel Barthélemy. Jean-Pierre Alario prend 15 ans de prison. Pascal Maillet écope de 18 ans au lieu de la perpétuité.

Marine Lemesle