Faites entrer l'accusé: Roselyne Lejard, plutôt veuve que divorcée

Photo d'illustration - FTV
Plutôt veuve que divorcée. Ce dimanche soir, "Faites entrer l'accusé" revient sur le meurtre de Christophe Lejard, commandité par son épouse Roselyne. Le 24 novembre 2010, à Rognonas près d'Avignon, Christopher Lejard trouve son père gisant dans une mare de sang, près de sa voiture dans l'allée du garage. Malgré les efforts des secours, l'homme ne peut pas être réanimé, sa boîte crânienne ayant été touchée par balle.
Immédiatement, la gendarmerie étudie la piste d'un meurtre prémédité car un élément les interpelle: selon le témoignage du fils, la barrière située à la sortie de leur propriété et qui n'avait jamais été baissée, l'était cette fois-ci.
"Le fait d'avoir fait baisser la barrière était là pour le faire sortir de son véhicule et pour l'abattre plus facilement" alors qu'il se rendait au travail, explique la juge d'instruction qui a conduit les investigations.
Les enquêteurs s'intéressent à l'épouse Lejard
Rapidement, les enquêteurs imaginent que le meurtrier devait être tapi derrière un buisson, non loin de la barrière, pour surprendre Christophe Lejard. Très vite, la piste d'un crime en lien avec son environnement de travail ne tient pas. Ils s'intéressent alors à son épouse, qui semble vouloir orienter les policiers vers des hypothèses non pertinentes.
La victime et elle s'étaient rencontrées dans l'Orne. Infirmière, déjà mère de deux garçons, c'est Roselyne Lejard qui aide Christophe à trouver du travail.
L'un des fils, Arnaud, ne supporte pas la présence de ce nouveau compagnon. Il reste donc dans l'Orne lorsque la famille part pour le Gard, où Christophe rachète une entreprise de menuiserie. Les statuts s'inversent: alors que Roselyne ne travaille plus, son époux jouit d'une bonne réputation dans la région grâce à sa société.
Des transferts d'argent suspects
Les enquêteurs découvrent que le climat s'était largement dégradé dans le couple, quelques mois déjà avant le meurtre. À ses collègues, Christophe Lejard raconte qu'il a peur d'être empoisonné par sa femme. À sa mort, celle-ci récupère d'ailleurs l'argent de la victime pour le transférer vers les comptes de ses fils.
Quelques jours après le meurtre, les gendarmes sont avisés de mouvements suspects en provenance de la maison des Lejard: en se rendant sur place, ils constatent effectivement que Roselyne et ses fils ont touché à la scène de crime, notamment en démontant la barrière et en taillant la haie.
Toute la famille est placée sur écoute, mais là encore, rien n'indique concrètement que l'épouse de la victime est impliquée. Un objet va cependant finir par parler: sur l'ordinateur de la maison, les gendarmes découvrent que Roselyne Lejard a cherché sur internet comment accéder à son assurance-vie après le décès de son mari... la veille du meurtre.
Un trio assassin
En épluchant les relevés téléphoniques de la famille, les gendarmes découvrent également que Roselyne Lejard a passé de nombreux appels à un certain Christopher Munsch, qui vit dans la même commune que son fils Arnaud, dans l'Orne. Tous deux ont des vies très bancales, avec des relations compliquées et des enfants qu'ils ne peuvent pas voir régulièrement.
Grâce à un élément majeur, les enquêteurs font un grand pas dans leurs investigations: l'ADN de Christopher Munsch correspond avec les empreintes relevées sur la barrière, ce qui prouve que celui-ci était bien présent dans le Sud lors des faits.
En garde à vue, ce dernier finit par admettre avoir été contacté par Roselyne Lejard pour lui rendre un service contre de l'argent. Celle-ci craque à son tour, avouant avoir été prise d'un "coup de folie" en demandant à l'ami de son fils de tuer son mari. Quant à Arnaud, il a servi d'interface entre la commanditaire et le meurtrier.
Au terme de deux procès, Roselyne Lejard est condamnée en 2016 à 25 ans de réclusion criminelle, son fils Arnaud à 15 ans de prison et Christopher Munsch à 20 ans.
Tous les épisodes de "Faites entrer l'accusé" sont à retrouver sur la plateforme RMC BFM Play.