Faites entrer l'accusé: Steven Daubioul, le "tueur du 20 juin", condamné pour 3 assassinats

Photo d'illustration - FTV
L'affaire a ému la Belgique. En 2015, Steven Daubioul a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité pour le meurtre de trois femmes, et pour s'en être pris également à des enfants. Faites entrer l'accusé revient ce dimanche sur l'affaire de celui qu'on a surnommé le "tueur du 20 juin".
Au rez-de-chaussée d'un immeuble de la banlieue de Charleroi en Belgique, Concetta Tarabella est injoignable depuis trois jours. Le 20 juin 2005, un proche découvre le corps inanimé de la jeune femme au pied du lit, à moitié dévêtue.
Il apparaît que Concetta Tarabella a été étranglée, étouffée à l'aide d'un foulard. De nombreuses traces de coups - au visage notamment - sont découvertes. Elle a également été violée, établit l'autopsie.
Une autre voisine victime
Deux traces ADN sont retrouvées sur la scène de crime, mais l'auteur des faits n'est pas immédiatement identifié. Les enquêteurs s'intéressent un temps au compagnon de Concetta Tarabella, Jean-Marie. Mais cette piste est rapidement écartée.
Huit ans passent. Le 20 juin 2013, dans la même cité, une autre femme est retrouvée morte par un voisin dans son appartement. Emilia Liétard gît au milieu d'une flaque de sang après avoir reçu des coups de couteau. Avant de mourir, elle parvient à rapporter qu'elle a été attaquée par "un jeune d'à côté", sans plus de détails.
Pendant des mois, les enquêteurs prélèvent l'ADN de tous les hommes de la cité. Et cette technique fonctionne: celui de Steven Daubioul correspond à celui retrouvé sur les affaires d'Emilia Liétard, laissant pantois tout le voisinage. Décrit comme serviable et gentil, le jeune homme semblait mener une existence tranquille.
Des abus sur de jeunes enfants
Son ADN correspond également à celui retrouvé sur Concetta Tarabella huit ans plus tôt. Mais Steven Daubioul nie les faits, évoquant des relations sexuelles consenties et déclarant qu'il était connecté sur sa console de jeu lors du meurtre d'Emilia Liétard.
Son alibi ne tient cependant pas la route, et le jeune homme finit par avouer. Il affirme avoir un problème de pulsions sexuelles, qui le pousse à s'en prendre à des femmes seules.
On évoque également le décès d'une autre femme dans l'immeuble en juin 2010. À l'époque, le médecin qui examine les restes du corps déclare qu'il s'agit d'une mort naturelle, alors qu'elle n'avait qu'une cinquantaine d'années. L'enquête est rouverte en 2014 et établit à nouveau un lien avec Steven Daubioul. Et les investigations font apparaître que le jeune homme a également abusé d'enfants très jeunes.
Condamné à la perpétuité
Son procès s'ouvre en 2015 en Belgique. Lors de l'audience, interrogé sur les assassinats de Concetta Tarabella et d'Emilia Liétard, il raconte les faits de manière très distanciée et froide. Quant à celui de la troisième femme, il nie toujours y être lié.
Steven Daubioul raconte avoir lui-même été victime de viols par son grand frère. Appelé à témoigner à son tour, ce dernier reconnaît avoir abusé de sa sœur et de son frère lorsqu'ils étaient petits.
Après seulement deux heures de délibération de la part des jurés, il est finalement condamné à la réclusion criminelle à perpétuité. Aucune circonstance atténuante ne lui a été reconnue.