Faites entrer l'accusé: Marc Dutroux, le démon belge

Marc Dutroux en 2004 - STF / POOL / AFP
C'est une affaire qui a ébranlé la Belgique et la France. Ce dimanche, l'émission Faites entrer l'accusé revient sur l'affaire Marc Dutroux, le "démon belge" qui avait séquestré des jeunes filles dans une cave construite au sous-sol de sa maison, dans laquelle certaines de ses victimes ont même été assassinées.
Tout commence à Grâce-Hollogne, une commune de Liège (Belgique). Le 24 juin 1995, Mélissa et son amie Julie, toutes deux âgées de huit ans, jouent sur le pont de l'autoroute comme elles le font souvent. Leurs parents, ne les voyant pas rentrer, décident d'alerter la police.
Mais face à la lenteur des enquêteurs, les familles organisent elles-mêmes des battues et des appels à témoins. Si les agents pensent tout de suite que les deux fillettes sont mortes, leurs familles restent persuadées qu'elles sont séquestrées quelque part.
Deux mois après la disparition de Julie et Mélissa, deux autres jeunes filles se volatilisent à l'autre bout du pays. An et Eefje passaient des vacances ensemble. Leurs parents décident de porter plainte mais les policiers ne prennent pas leurs déclarations au sérieux car elles sont majeures.
Malgré ces multiples disparitions, les enquêteurs ne font pas encore le rapprochement entre ces affaires. C'est là que survient une cinquième victime. Il s'agit de Sabine, 11 ans, qui disparaît sur le chemin de l'école. Et puis, une sixième, Laetitia, 14 ans, qui se volatilise après s'être rendue à la piscine municipale.
Retrouvées dans une cave
Cette fois-ci, cette disparition est prise au sérieux et la piste de l'enlèvement est privilégiée. Un témoin indique avoir vu une camionnette blanche garée devant la piscine ce soir-là et pense à relever sa plaque d'immatriculation. C'est grâce à cette information que les enquêteurs identifient un suspect: Marc Dutroux, déjà condamné pour viols sur mineures.
Le soir même, il est arrêté avec sa femme, Michelle Martin, et un autre homme, Michel Lelièvre. Ils retrouvent chez lui la camionnette blanche qu'ils décident de faire analyser. Un chien de la police identifie l'odeur de Laetitia à l'intérieur du véhicule permettant de confirmer qu'il est l'auteur de son enlèvement. Si l'homme nie les faits, son complice Michel Lelièvre finit par le dénoncer, le conduisant à passer aux aveux. Et il ne s'arrête pas là puisqu'il avoue aux enquêteurs avoir enlevé Sabine.
Les deux jeunes filles sont finalement retrouvées vivantes chez Marc Dutroux pour le plus grand soulagement de leurs familles. Mais c'est la stupeur quand elles apprennent qu'elles étaient enfermées dans une cave où elles étaient violées régulièrement.
Marc Dutroux ne s'arrête pas là puisqu'il avoue avoir tué Julie et Mélissa dont les corps sont enterrés sous l'une de ses maisons. D'après ses déclarations, les deux petites filles seraient mortes de faim, cinq mois plus tôt. Trois jours plus tard, Marc Dutroux et Michel Lelièvre avouent également l'enlèvement d'An et Eefje. Les enquêteurs se remettent à creuser et trouvent également leurs corps.
Un réseau pédocriminel?
Les policiers se rendent compte que dès le début de la disparition de Julie et Mélissa, Marc Dutroux était suspecté par l'équipe qui enquêtait sur ces affaires, mais que rien n'avait été fait pour l'arrêter. Un rapport faisait notamment état d'une cave où il avait l'intention d'enfermer et violer des petites filles, mais les gendarmes n'y auraient pas porté attention.
Quelques mois plus tard, l'hypothèse d'un réseau pédocriminel naît au moment où une fréquentation de Marc Dutroux est arrêté. Il s'agit de Michel Nihoul, adepte des lieux échangistes, suspecté d'être à la tête de ce réseau - des témoins l'accusent de vendre des petites filles à ses clients pédocriminels, il a finalement été blanchi dans ces affaires.
Peu de temps après ces révélations, Marc Dutroux se rend au palais de justice pour consulter son dossier et réussit à s'évader, mais est rapidement retrouvé. Son procès s'ouvre en mars 2004 et à l'issue de 106 jours de débats, il est finalement condamné à la réclusion criminelle à perpétuité.
Depuis, il a fait plusieurs demandes de libération conditionnelle, entre 2012 et 2019, mais une expertise psychiatrique a estimé en 2020 qu'il était toujours "un psychopathe" et qu'il présentait encore "un danger certain pour la société", comme le rapportent les médias belges.
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