Près de 13 ans après sa disparition, la famille de Nicolas Suppo toujours en quête de réponses

C'est durant sa pause déjeuner que Nicolas Suppo a disparu, le 15 septembre 2010 à Échirolles en Isère. - Google Street View
L'affaire aurait pu tomber aux oubliettes si les proches ne s'étaient pas battus. Près de 13 ans après la disparition de Nicolas Suppo dans l'Isère, l'enquête était sur le point d'être clôturée, faute d'avancées. Mais la cour d'appel de Grenoble a ordonné mardi la poursuite des investigations dans ce dossier, comme dans celui de Malik Boutvillain.
Après avoir exprimé son soulagement par la voix de son avocat, Me Bernard Boulloud, relayée par France 3, sa famille déclare à présent "attendre des réponses" après une enquête selon elle bâclée.
"On n'a pas tout fait", déplorait Jeannine Garnaud, la mère du disparu, invitée le 4 juin dernier sur BFMTV.
Disparu pendant sa pause déjeuner
Nicolas Suppo, 30 ans, s'est volatilisé le 15 septembre 2010, aux alentours de 12h30. Employé en tant qu'ouvrier spécialisé dans l'entreprise Minitubes, à Grenoble, il ne reviendra jamais de sa pause déjeuner.
Le jour-même, son téléphone cesse d'émettre. Personne ne semble avoir été témoin de quoi que ce soit permettant de faire avancer l'enquête, et les images de vidéosurveillance n'apportent pas davantage de réponses.
En tentant d'établir le passé et la personnalité de Nicolas Suppo, les enquêteurs comprennent que le jeune homme présentait un certain mal-être.
"Je n’imagine pas du tout la possibilité d’un suicide", lançait néanmoins Yves Suppo, son père, à nos confrères du Dauphiné Libéré.
De troublants déplacements à Lyon
Au fil des investigations apparaissent cependant plusieurs zones d'ombre quant au profil du jeune homme. Les enquêteurs établissent notamment qu'il faisait très régulièrement des voyages à Lyon, les semaines précédant sa disparition.
"Alors qu'il n'y avait apparemment aucune raison particulière, il venait régulièrement à Lyon, précisément dans le quartier des Pavillons, alors qu'il n'en a jamais parlé à personne", a résumé son père auprès de BFMTV. "La police en charge du dossier n'a pas exploré du tout cette piste", regrette-t-il.
Plus étonnant encore, Nicolas Suppo avait retiré 500 euros dans un distributeur automatique, deux jours avant sa disparition.
La piste Lelandais écartée
En 2018, tout comme celui de Malik Boutvillain, le dossier de Nicolas Suppo a été rouvert afin de déterminer si les deux hommes n'ont pas pu croiser la route de Nordahl Lelandais. Mais là encore, les investigations dans ce sens font chou blanc.
Et malgré la piste lyonnaise qui reste à explorer, les parents du disparu estiment que les enquêteurs ne creusent pas suffisamment. "Je me suis sentie abandonnée, alors qu'au départ, j'avais confiance quand je suis allée voir l'enquêteur. Je me suis dit, il va nous aider, faire le travail."
"J'ai eu le soutien de l'association ARPD (Assistance et Recherche de Personnes Disparues), maintenant j'ai le soutien de mon avocat. Je me sens moins abandonnée, mais il n'empêche que la justice n'avance pas", confiait-elle encore sur BFMTV.
Meurtre? Mauvaise rencontre? Disparition volontaire? Alors que la justice semble vouloir reprendre en main le dossier, comme en témoigne la nomination d'un deuxième juge d'instruction pour prêter main forte au premier, les proches de Nicolas Suppo espèrent obtenir des éclaircissements rapidement. "Maintenant, j'attends des réponses", a déclaré Jeanine Garnaud auprès de France 3.