En Isère, les dossiers de Malik Boutvillain et Nicolas Suppo finalement pas classés sans suite

Malik Boutvillain a disparu le 6 mai 2012 en Isère près de Grenoble. - DR
De la "satisfaction", mais toujours de fortes attentes chez les familles des disparus. Alors que les dossiers des disparitions non résolues de Malik Boutvillain et Nicolas Suppo se voyaient menacés par un classement sans suite en Isère, la cour d'appel de Grenoble s'est finalement prononcée mardi en faveur de la poursuite des investigations.
"C'est tant mieux, mais maintenant il faut que ça suive", commente auprès de RMC Crime Dalila Boutvillain, la sœur de Malik Boutvillain, disparu à Echirolles en mai 2012.
Déçue par 11 ans d'enquête infructueuse, elle espère pouvoir avoir rapidement un entretien avec les deux juges d'instruction nommés sur le dossier. "La cour a ordonné à ce qu'on soit reçus parce que les familles doivent l'être deux fois par an. Nous, on l'a été deux fois en 11 ans..."
Sans avancées significatives, des dossiers menacés
Malik Boutvillain, âgé de 32 ans, a disparu le 6 mai 2012 alors qu'il était parti faire un jogging, laissant notamment derrière lui son portefeuille. Mais alors qu'il devait rentrer déjeuner avec sa mère puis aller voter en ce jour d'élection présidentielle, il ne revient jamais de sa course.
Pour sa part, Nicolas Suppo, 30 ans, s'est volatilisé en septembre 2010, sans que sa famille sache s'il s'agit d'une disparition volontaire ou non. Seul élément étonnant qu'ils découvrent au sujet de leur fils: celui-ci avait fait de nombreux voyages à Lyon sans jamais leur en avoir parlé.
Au fil des ans, les familles respectives des deux disparus sont confrontées à la même problématique: les actes d'enquête ne donnent rien, et les dossiers sont menacés d'être clôturés, faute d'avancées significatives.
C'est grâce à la détermination des proches et à celle de leur avocat, Me Bernard Boulloud, que les deux affaires ont encore une chance de connaître un dénouement. Pour Dalila Boutvillain, cela ne serait possible que si le groupe "cold case" de la section de recherches à la gendarmerie de Grenoble reprend le dossier de la disparition de son frère. Alors qu'il n'y a jamais été transféré, elle affiche son incompréhension: "On ne peut pas laisser passer plus de temps. Onze ans, c'est énorme."