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Faites entrer l'accusé: Jamila Belkacem, l'empoisonneuse

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Ce dimanche 1er janvier, Faites entrer l'accusé revient avec l'épisode consacré à l'affaire Jamila Belkacem, l'empoisonneuse de l'Ain. Découvrez cet épisode ce soir, sur RMC Story.

C'est un parcours criminel que même les avocats de la coupable qualifient de "romanesque": celui de Jamila Belkacem, condamnée pour le meurtre de son amant et pour avoir tenté d'assassiner son mari, chaque fois en les empoisonnant. Qui était réellement cette femme à l'identité trouble?

Jamila Belkacem, l'empoisonneuse de l'Ain

Jamila Belkacem, l'empoisonneuse de l'Ain

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Tout commence le 26 février 1999. À Bourg-en-Bresse dans l'Ain, une femme contacte les pompiers pour leur faire part de son inquiétude quant à son amant, Jacques: il ne répond plus aux appels depuis plusieurs heures. Lorsqu'ils interviennent, les secours découvrent un logement insalubre, plongé dans l'obscurité, et une forte odeur de brûlé. Dans la chambre, ils trouvent un cadavre carbonisé sur un matelas posé au sol.

Effondrée, la compagne en question, Myriam Maillard, raconte aux pompiers que son amant, un vétérinaire apprécié, avait l'habitude de lire le soir à la lumière des bougies. Les forces de l'ordre en concluent donc qu'il s'agit d'un accident, et la victime, un vétérinaire apprécié de la ville, est enterrée.

Des doutes sur la mort de l'homme

Pourtant, un expert en assurance remet en question la théorie d'un incendie accidentel causé par une simple bougie. Et l'analyse plus minutieuse de la chambre montre finalement que le feu a une origine criminelle. Une information judiciaire est ouverte, et le corps est exhumé.

Des analyses approfondies montrent que la victime a absorbé des médicaments, dont des antidépresseurs, et qu'il était déjà mort avant que l'incendie ne se déclare. De plus, on s'aperçoit que tous les comptes bancaires du vétérinaire ont été vidés.

À partir de la reprise de l'enquête, la compagne de Jacques affiche un comportement suspect. En se rendant chez elle pour l'interroger, les enquêteurs se rendent compte que Myriam Maillard s'appelle en réalité Jamila Belkacem, et a donc menti sur son identité.

"C'est une femme assez énigmatique. On a assez peu d'éléments sur elle. Elle vient du Maroc, qu'elle a quitté assez jeune pour poursuivre ses études en France. Et elle est aide-soignante", résume son avocat.

D'autres escroqueries révélées

Placée en garde à vue à la gendarmerie de Bourg-en-Bresse, elle se dit innocente. Pourtant, les 504.000 francs manquants sur le compte de la victime sont retrouvés sur le sien. Au cours de l'enquête, la police établit le caractère manipulateur de la jeune femme, qui ment à son mari, René Maillard, comme à son amant Jacques.

Ce dernier semblait très épris de Jamila Belkacem. Mais il faisait également de plus en plus part à ses proches de troubles de la mémoire et de périodes pendant lesquelles il ne se souvenait de rien.

Le 1er avril 2002, le procès de Jamila Belkacem s'ouvre aux assises de l'Ain. Cette dernière continue de clamer son innocence et pointe plutôt du doigt son mari, René Maillard. Mais les preuves sont lourdes contre la jeune femme: les enquêteurs ont retrouvé la trace de fausses ordonnances qu'elle a fabriquées pour se procurer les mêmes médicaments que ceux retrouvés lors de l'analyse du corps de Jacques.

C'est le témoignage d'un ancien amant qui vient tout faire basculer: il rapporte que la jeune femme a tenté de lui extorquer de l'argent des années auparavant. Alors qu'il comptait porter plainte, il lui accorde une dernière soirée lors de laquelle il raconte qu'elle a tenté de l'ébouillanter. L'avocat général demande la réclusion à perpétuité pour Jamila Belkacem. Elle a finalement été condamnée à 20 ans de prison, une peine de laquelle elle fait appel.

Une ultime pirouette

Au commencement du procès en appel, le président de la cour reçoit une étrange lettre dans laquelle René Maillard s'accuse de l'assassinat de Jacques, et ajoute qu'il compte se suicider.

Vrai coup de théâtre? Pas vraiment: l'homme est effectivement retrouvé à l'hôpital, dans le coma. Mais à son réveil, il le maintient: il n'a jamais tenté de mettre fin à ses jours et n'a pas écrit de lettre. C'est en réalité Jamila Belkacem qui, pour se discréditer, a commandité, depuis la prison et auprès de sa propre fille, l'empoisonnement de René Maillard.

En décembre 2003, elle est condamnée pour l'assassinat de Jacques à 30 ans de réclusion criminelle.

Retrouvez l'épisode "Jamila Belkacem, l'empoisonneuse" ce soir sur RMC Story puis en replay sur la plateforme RMC BFM Play.

Elisa Fernandez