RMC Crime
Affaires françaises

Dans la Somme, des retraités acquittés après avoir été jugés pour des tortures sur des enfants

La cour d'assises de la Somme, à Amiens.

La cour d'assises de la Somme, à Amiens. - Ambre Lepoivre

Les faits remontent à 35 ans. Les victimes étaient les enfants que le couple avait recueillis en tant que famille d'accueil.

La prescription l'a emporté. Un couple de retraités jugé depuis lundi à la cour d'assises de la Somme pour des maltraitances sur des enfants entre 1988 et 1991 a finalement été acquitté, malgré les réquisitions du procureur général, qui demandait six ans de prison ferme, rapporte France Bleu.

Comme le précisent nos confrères, si le soulagement transparaît du côté des accusés, les parties civiles, elles, ont affiché une mine déconfite. Ils étaient trois à demander des comptes cette semaine, d'anciens enfants de l'Aide sociale à l'enfance (ASE) placés dans cette famille d'accueil entre octobre 1988 et décembre 1991.

Tortures et abus sexuels

C'est en 2016 que se font entendre de premières dénonciations à l'encontre des retraités. L'un des enfants placés chez eux 30 ans auparavant se retrouve en garde à vue pour une agression sexuelle sur sa soeur. C'est alors qu'il mentionne pour la première fois les maltraitances dont il aurait fait l'objet lorsqu'il était petit, au sein de sa famille d'accueil, expliquent nos confrères.

L'homme, alors âgé de 34 ans, rapporte qu'il était régulièrement privé de nourriture, battu à coups de martinet et enfermé dans la cave de la maison. Il aurait aussi été contraint de pratiquer une fellation sur un autre petit garçon.

Par la suite, deux autres enfants placés à la même époque confirment ses dires et témoignent eux aussi de maltraitances infligées par le couple, aujourd'hui à la retraite. Une information judiciaire est donc ouverte en 2018, mais les mis en cause ont toujours nié les faits.

Pas assez de preuves, selon le président

La femme, qui avait travaillé comme assistante sociale pour le compte du département de la Somme avait été licenciée après plusieurs signalements pour maltraitances à l'époque. Malgré cela, les accusés ont bénéficié de plusieurs témoignages élogieux à leur égard.

Toujours d'après France Bleu, en rendant compte du verdict, le président de la cours d'assises a par ailleurs déclaré qu'il n'y avait pas assez de preuves pour condamner.

"Ça ne veut pas dire qu'il n'y a pas eu de maltraitance dans cette famille, mais les éléments n'étaient pas suffisants", a-t-il affirmé.

Elisa Fernandez