Cold Cases

Il y a 24 ans, Pascale Biegun disparaissait dans les Landes dans des circonstances suspectes

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L'affaire Pascale Biegun est un "cold case" vieux de 24 ans. (Image d'illustration) - AFP
L'aide-soignante de 35 ans s'est volatilisée après être sortie du travail, le 3 novembre 1999. Si la piste Fourniret a été étudiée, l'enquête n'a pour l'heure pu apporter aucune réponse.
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C'est un mystère qui vient de souffler sa vingt-quatrième bougie. Depuis 1999, rien n'a permis d'élucider la disparition de Pascale Biegun dans les Landes. L'aide-soignante s'est volatilisée dans des circonstances suspectes le 3 novembre cette année-là, laissant derrière sa voiture et toutes ses affaires. Malgré un croisement récent avec le profil de Michel Fourniret, le dossier reste au point mort.

C'est dans le village de Pissos que Pascale Biegun s'est évaporée. Le 4 novembre 1999, un chasseur signale la présence d'une voiture abandonnée sur le bas-côté d'une route départementale. Il est rapidement établi que le véhicule appartient à cette aide-soignante de 35 ans passionnée de moto, dont on a perdu la trace depuis son départ du travail, la veille, vers 19 heures.

Aussitôt, certains détails attirent l'attention de ses proches et des enquêteurs, relate le quotidien régional Sud-Ouest. On ne relève aucune trace de lutte sur la voiture, mais le levier de vitesse est resté sur la première position, ce qui n'était pas dans les habitudes de la disparue.

Autre élément perturbant: l'aide-soignante semble avoir laissé toutes ses affaires derrière elle, puisque sa carte bancaire et ses papiers sont retrouvés à son domicile, un grand château qu'elle loue avec son compagnon. Ce dernier est rapidement écarté de la liste des suspects, puisqu'il était en déplacement en Corrèze au moment des faits.

Des circonstances suspectes

Pourquoi Pascale Biegun est-elle partie de chez elle sans son sac à main? Et comment expliquer la position étrange du boîtier de vitesse? Quelques jours plus tard, pour tenter de répondre à ces questions, le parquet ouvre une information judiciaire contre X et lance un appel à témoins pour retrouver la trace de la disparue.

Des battues sont organisées dans cet objectif, mais elles ne donneront rien, à l'instar des recherches menées par les brigades cynophiles déployées sur le terrain. En étudiant sa personnalité, les gendarmes écartent rapidement les thèses du suicide ou de la disparition volontaire: Pascale Biegun semblait mener une vie équilibrée et ne présentait aucun signe pouvant indiquer un état dépressif.

La piste Fourniret évoquée

Faute de pistes qui tiennent la route et de suspects potentiels, le dossier s'enfonce peu à peu. Comme le résume encore Sud-Ouest, plusieurs témoignages seront étudiés au fil des ans, notamment celui d'un homme sortant d'hôpital psychiatrique, qui maintient avoir tué l'aide-soignante à coups de hache. Mais ses propos se révèlent incohérents.

En 2010, l'enquête est rouverte sur la base de nouveaux éléments. "Il s'agit de la dénonciation d'une femme habitant hors du département, accusant son mari d'être l'auteur des faits", déclarait à l'époque le procureur de Mont-de-Marsan auprès de Sud-Ouest. Mais après vérifications, cette hypothèse est abandonnée.

Plus récemment, il y a deux ans, c'est une nouvelle piste que les enquêteurs ont commencé à évoquer. Alors que le tueur en série Michel Fourniret avoue son implication dans plusieurs affaires, 21 dossiers non résolus sont passés au peigne fin, dont celui de l'aide-soignante.

L'objectif de ce nouvel acte d'enquête: vérifier si l'"Ogre des Ardennes" n'a pas pu passer à l'acte avec des femmes au profil similaire à ses précédentes victimes. Aujourd'hui encore, alors que le tueur en série est mort et que son ex-épouse Monique Olivier doit être jugée dès la fin du mois de novembre, on ne sait pas s'il peut être relié à la disparition de Pascale Biegun.

Elisa Fernandez

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