Disparition de Marie-Angèle Domèce: retour sur 35 ans de mystère
Le dernier acte de l'affaire Marie-Angèle Domèce devrait bientôt avoir lieu. Depuis 35 ans jour pour jour, ses proches attendent de rendre justice à cette jeune handicapée mentale de 18 ans, disparue le 8 juillet 1988.
Et, ce sera chose faite en novembre prochain puisque Monique Olivier, unique accusée survivante du dossier, sera jugée pour complicité d'enlèvement et séquestration, suivi de meurtre accompagné de viol dans cette affaire. Si c'est un soulagement pour la famille de Marie-Angèle Domèce, les années d'enquête qui se sont écoulées depuis les faits ont laissé des traces indélébiles. Retour sur une affaire qui a secoué l'Yonne.
Victime d'un tueur en série?
Tout commence le 8 juillet 1988, lorsque la jeune femme disparaît sans laisser de trace en sortant de son foyer pour handicapés à Auxerre (Yonne). Une enquête est immédiatement ouverte et des investigations sont lancées.
La première piste étudiée par les enquêteurs est celle d'Emile Louis. Et pour cause, le profil de Marie-Angèle Domèce correspond tout à fait à celui de ses victimes. L'homme s'en prenait principalement à des jeunes femmes handicapées mentales. Mais, faute de preuve, cette piste est finalement écartée.
Au début des années 2000, c'est la piste de Michel Fourniret qui est finalement privilégiée. L'homme sévissait dans la région au moment des faits et correspond au profil du meurtrier de la jeune femme. Il est finalement mis en examen le 11 mars 2008 pour son enlèvement et son assassinat. Mais, le 14 septembre 2011, il bénéficie finalement d'un non-lieu avant que cette décision ne soit annulée l'année suivante.
"L'attente est difficilement soutenable"
Les années défilent et l'espoir de la famille de Marie-Angèle Domèce s'amenuise. Il faudra attendre la reprise du dossier par le pôle de Nanterre pour connaître une avancée dans l'affaire. Grâce à l'acharnement de la juge d'instruction Sabine Khéris, Michel Fourniret avouera, en février 2018, être l'auteur du meurtre de la jeune femme. Mais, au grand dam de ses proches, l'homme n'indiquera jamais l'emplacement de son corps.
Pour son père, c'est une nouvelle qu'il n'attendait plus. Après avoir passé plus de 30 ans à chercher à sa fille, il a confié dans les colonnes de l'Yonne Républicain qu'il n'était "plus sûr d'avoir la force de mener la bataille". Un combat que la sœur de la jeune femme, Véronique Domèce, se doit donc de continuer.
"Maintenant, il faut qu'il avoue où il a mis le corps, qu'il y ait un vrai procès, et que justice soit faite. On n'a pas complètement perdu l'espoir, il ne faut pas désespérer tout en continuant de vivre, mais l'attente est difficilement soutenable".
Malheureusement pour cette famille, Michel Fourniret est mort en 2021, dans sa cellule, emportant avec lui beaucoup de réponses à leurs questions. Un unique espoir réside encore en Monique Olivier, son ex-femme et complice, qui pourrait révéler l'emplacement du corps de Marie-Angèle Domèce lors de son futur procès.