Faites entrer l'accusé: Christian Van Geloven, condamné pour le viol et le meurtre de deux petites filles
Il s'en est pris à plusieurs enfants, quasiment en toute impunité, avant d'être arrêté pour de bon. Il faudra attendre 1994 pour que le criminel Christian Van Geloven soit condamné à la réclusion à perpétuité, après avoir violé, torturé puis tué deux fillettes dans les Hautes-Pyrénées, en 1991. Un épisode sur lequel revient l'émission "Faites entrer l'accusé", ce dimanche soir sur RMC Story.
Ce jour d'octobre 1991, Ingrid fête ses 10 ans à Elne, non loin de Perpignan. À cette occasion, elle invite sa cousine du même âge, Muriel, à venir célébrer son anniversaire avec elle. Vers 16 heures, les parents les laisse se rendre à l'épicerie non loin pour acheter des bonbons. Mais 20 minutes plus tard, les petites filles ne sont toujours pas rentrées.
"Je me suis dit 'c'est bizarre, Ingrid ne te désobéit jamais'", raconte sa maman, Chantal.
Ses recherches en voiture dans le quartier ne donnent rien. Chantal finit donc par se rendre à la gendarmerie pour signaler la disparition de sa fille et de sa nièce, d'autant plus inquiète qu'une autre disparition d'enfant a marqué la ville tout récemment.
Un individu suspect sur un rond-point
Tout le monde se mobilise pour retrouver les fillettes, en vain. "Il y avait une solidarité exemplaire. Les gens nous donnaient de la force. J'avais espoir de la retrouver", raconte le père de Muriel, Manuel.
Mais petit à petit, sans la moindre trace des deux cousines, l'hypothèse d'un enlèvement se précise. La dernière personne à les avoir vues est une conductrice qui, sur son chemin, a croisé au niveau d'un rond-point les fillettes revenant de l'épicerie, des bonbons à la main et le sourire aux lèvres. Quelques mètres plus tard, elle remarque un individu suspect dont la voiture est arrêtée sur le côté, comme s'il attendait quelqu'un.
Quelques jours plus tard, les investigations s'accélèrent: les policiers reçoivent un coup de téléphone du parquet leur indiquant la présence d'un pédophile récidiviste d'origine hollandaise dans la région. Si ce dernier a attiré l'attention sur lui, c'est qu'il vient de tenter de se suicider à Lourdes, trois jours après la disparition de Muriel et Ingrid.
Un rapport d'autopsie glaçant
Après sa tentative de suicide, l'homme est transféré dans un hôpital des Vosges - où il vit avec sa femme et ses enfants - avant d'être placé en garde à vue à Saint-Dizier. D'abord, l'homme nie tout en bloc: il n'a jamais vu Muriel et Ingrid et ne s'est même jamais rendu à Elne, affirme-t-il. Petit à petit, il reconnaît avoir fait un voyage à Perpignan, sans pour autant avouer l'enlèvement. Mais ses relevés bancaires le trahissent, tout comme le témoignage de la conductrice.
Il finit par raconter ce qu'il s'est passé à Elne le jour de la disparition des fillettes: prétextant avoir besoin d'aide pour trouver une cabine téléphonique, il les fait monter dans sa voiture, puis roule pendant près d'une heure jusqu'à un chemin forestier. Là, il dit avoir tué les petites filles. Il met les corps dans son coffre, part jeter les vêtements dans un lac puis se débarrasse des corps dans un gouffre du plateau du Larzac.
Il nie les avoir violées, mais le rapport d'autopsie parle de lui-même: de nombreuses sévices ont été infligées aux fillettes avant leur mort.
D'autres attouchements reportés dans le passé
Et le criminel n'en est pas à son premier coup d'essai. Dès l'âge de 20 ans, il s'en prend d'abord à Isabelle, sa soeur adoptive. "Christian m'a violée je ne sais combien de fois. C'était du viol, psychique et physique", raconte-t-elle aujourd'hui. Pendant plus de sept ans, elle subira les assauts de son frère, jusqu'à ce qu'elle ose enfin lui dire "non".
Puis en 1983, à Orléans, il agresse une autre petite fille par le même procédé qu'avec Ingrid et Muriel. "J'ai fait la bêtise de rentrer dans sa voiture", raconte-t-elle à présent. "Il me ramène chez lui et m'emmène directement dans sa chambre. (...) Dans le lit, il m'a attaché les jambes et les bras." Il pratique ensuite sur elle des attouchements et la contraint à lui faire une fellation.
Jugé à Orléans, il passe quelques mois derrière les barreaux avant de ressortir libre. L'homme reprend le cours de sa vie, auprès de sa femme et de ses deux enfants. Jusqu'en 1990, il ne fait plus parler de lui. Il sera également arrêté pour deux autres affaires d'attouchements sur des enfants, mais plus jamais emprisonné.
Lors du procès du meurtre de Muriel et Ingrid, les familles espèrent que Van Geloven exprimera des remords, en vain. La seule stratégie du meurtrier repose dans des demandes de soins répétées. Il est finalement condamné à la réclusion à perpétuité, assortie d'une période de sûreté de 30 ans.