Onze ans plus tard, le mystère entoure toujours l'affaire des "disparus du Fort de Tamié"

Le fort de Tamié, près d'Albertville, où ont disparu Jean-Christophe Morin et Ahmed Hamadou, en 2011 et 2012. - JEAN-PIERRE CLATOT / AFP
Cela fait maintenant onze ans que l'affaire des "disparus du Fort de Tamié" a débuté. Jean-Christophe Morin et Ahmed Hamadou se sont volatilisés respectivement en septembre 2011 et septembre 2012 alors qu'ils participaient à un festival de musique électronique en Savoie au Fort de Tamié, non loin d'Albertville. Depuis, on ne sait toujours pas ce qu'il est advenu d'eux.
Récemment, le dossier est passé entre les mains des juges d'instruction du Pôle dédié aux crimes sériels et non élucidés (PCSNE). De nouvelles fouilles ont été conduites et ont abouti à la découverte d'un ossement, de vêtements et de téléphones portables, témoignait en décembre Me Didier Seban, avocat spécialisé dans les cold cases, auprès de Ouest-France.
Cependant, on ne sait toujours pas pour l'heure si ces découvertes sont bien en lien avec les deux disparitions. "Espérons que ça apporte des réponses", a écrit sur Facebook la sœur de Jean-Christophe Morin, après ces trouvailles.
Deux disparitions en l'espace d'un an
Un an d'intervalle sépare les deux disparitions. En septembre 2011, Jean-Christophe Morin, 22 ans, participe au festival "Eléments" qui se tient tous les ans. Mais au lendemain de la soirée, le 12 septembre, le jeune homme est introuvable. La camionnette dans laquelle il dort demeure vide.
L'année d'après, c'est au tour d'Ahmed Hamadou, âgé de 45 ans, de disparaître, le 8 septembre, alors qu'il se rendait avec un ami au festival.
Dans les deux cas, des investigations sont menées pour retrouver la trace ou les corps des deux hommes. Mais elles seront interrompues successivement, en 2013 pour le premier, et en 2014 pour le second.
La piste d'un tueur en série?
En 2017, les deux noms ressurgissent au moment de l'enlèvement de la petite Maëlys à Pont-de-Beauvoisin. Les enquêteurs et les médias s'intéressent à un homme en particulier: Nordahl Lelandais. Il s'avère qu'il a déjà sévi dans la région, en tuant le caporal Arthur Noyer. Si seuls deux meurtres lui sont connus, on commence alors à envisager qu'il puisse être un tueur en série.
Et pour les proches, la piste de Nordahl Lelandais n'est pas non plus à négliger, même si pour l'heure, elle semble avoir été écartée, aucun lien ne pouvant être établi. "Que l'on m'apporte des preuves qu'il n'était pas présent le soir des disparitions", a commenté Adeline Morin, la sœur de Jean-Christophe Morin, auprès du Dauphiné Libéré.
Les deux dossiers ne seront rouverts qu'en 2018 grâce aux efforts des familles qui luttent pour la résolution de ces disparitions. Le crâne d'Ahmed Hamadou finira d'ailleurs par être retrouvé en 2020.
Toujours sur Facebook, Adeline Morin a récemment annoncé que les proches des deux disparus avaient rendez-vous avec la juge Sabine Khéris au pôle de Nanterre mardi prochain pour évoquer les dossiers.