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Le meurtre violent de l'infirmière Danièle Bernard, dernier cold case de l'Yonne

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Image d'illustration - AFP

En 1989, l'infirmière de 39 ans était retrouvée morte, à son domicile d'Auxerre, avec un tournevis planté dans le cœur. Encore aujourd'hui, l'identité de son meurtrier est un mystère.

Qui a tué Danièle Bernard? C'est la question que se pose la justice depuis 34 ans. Cette infirmière psychiatrique de 39 ans a été retrouvée morte le 6 juillet 1989, à son domicile situé à Auxerre (Yonne). Depuis, rien n'a permis d'identifier celui qui lui a ôté la vie en lui enfonçant un tournevis dans le cœur.

Pendant tout ce temps, ses quatre enfants ont espéré connaître, un jour, l'identité de celui qui leur a volé leur mère. Mais, leur espoir s'amenuisait à mesure que les années passèrent. Un non-lieu est finalement prononcé dix ans plus tard, en 1999, avant que l'enquête ne soit finalement rouverte en 2008. C'est finalement en 2022 que l'affaire a pris un tournant inespéré lorsque le pôle de Nanterre, spécialisé dans les affaires non élucidées, a décidé de réexaminer ce dossier.

Une nouvelle victime de Michel Fourniret?

Pour tenter de comprendre qui a bien pu tuer cette mère de famille, la piste des tueurs en série a été étudiée. Les enquêteurs se sont notamment intéressés à Michel Fourniret qui a sévi à cette période dans la région. "L'ogre des Ardennes" a violé et tué des femmes au cours de ces années-là.

Le 11 décembre 1987, il a tué Isabelle Laville, à Auxerre, alors qu'elle rentrait chez elle. Le 8 juillet 1998, il tue Marie-Angèle Domèce à Auxerre. Puis, c'est au tour de Joanna Parrish de tomber entre les mains du tueur en série le 17 mai 1990, à Auxerre.

Des dates qui soulèvent des questions aux enquêteurs car ils remarquent que Michel Fourniret a tué en 1987, 1988 et 1990 à Auxerre. Mais, alors qu'a-t-il fait en 1989, l'année du meurtre de Danièle Bernard? Son emploi du temps donc est passé au peigne fin pour tenter de savoir s'il pourrait être l'auteur des faits.

C'est finalement la scène de crime qui va éliminer la piste de Michel Fourniret puisque cela ne ressemble pas à son mode opératoire. "Cet homme est dans le calcul. Il peut prendre le temps d'approcher ses victimes [...] C'est un truand, pas seulement un détraqué sexuel. Cette scène de crime ne lui ressemble pas", indique l'ancien gendarme Jean-François Abgrall à nos confrères de Ouest France.

Un voisin meurtrier?

Pendant des années, ses proches se sont refait le scénario en considérant toutes les pistes potentielles. Le fait qu'aucune trace d'effraction n'ait été constatée, laisse penser à ses enfants que leur mère connaissait son meurtrier.

"C'est forcément une personne de son entourage", a déclaré sa fille Valérie Antier au quotidien local.

C'est notamment un voisin de Danièle Bernard qui va éveiller leurs soupçons. Alors qu'il dit n'avoir rien entendu le jour du meurtre, tandis qu'un garagiste vivant plus loin affirme avoir entendu des cris, il a demandé s'il pouvait récupérer la radio rose de la mère de famille. Un détail qui a intrigué ses enfants.

"Plus tard, je me suis demandé comment il connaissait l'existence de cette radio alors qu'il ne venait jamais chez ma mère", leur a confié Florent Antier, l'un des fils de la victime.

Si ce voisin est aujourd'hui mort, l'analyse de l'ADN de parentèle peut permettre de vérifier s'il s'agit de lui grâce à ses descendants. En attendant, le pôle cold case a fait une demande au tribunal d'Auxerre pour retrouver des scellés égarés, a indiqué Didier Seban à Ouest France. Les enfants de Danièle Bernard misent tous leurs espoirs dans ces nouvelles investigations.

Alix Mancel